L’ÎLE DE VIGUR

♦ 24 juin 2014

 

Il faut recharger les batteries. Donc grasse matinée aujourd’hui, sauf pour Dominique et moi-même, de corvée pour le pain et les croissants du petit-déjeuner.

Pendant que le reste du groupe dévalise le super-marché du coin, Georges et Christiane s’en vont explorer le port d’Isafjördur. Ils en reviennent avec des cabillauds tout frais pêchés qui feront les délices du palais de cinq convives sur six, ce soir. L’autre, l’ignare, se contentera d’une saucisse.

Il pleut et il fait frisquet (10 degrés). Personne n’a vraiment envie de quitter l’appartement. Mais nous ne sommes pas venus en Islande pour fainéanter.

Vigur est une petite île à une demie-heure de bateau d’Isafjördur. Elle est décrite dans les guides comme le paradis des oiseaux, notamment des macareux. En phase de préparation de notre voyage, nous avions envisagé de l’atteindre en kayak, pour y renoncer car nous ne trouvions pas de bateaux biplace. West Tour, la principale agence de tourisme des fjords propose une excursion en bateau, avec escale sur l’île de deux heures. Allez les enfants, on y va.

Le départ n’est pas très encourageant. Nous sommes entassés à une quarantaine dans un bateau visiblement trop petit. Parvenus sur Vigur, deux guides forment deux groupes et commence alors un tour digne du parfait touriste lambda. Munis d’un bâton avec banderole que nous sommes priés d’agiter sur nos têtes pour décourager les sternes arctiques de nous attaquer, nous apprenons tout sur la vie et la mort des moutons sur l’île. Cela manquait franchement à notre culture. Le tout se termine comme il se doit par la dégustation de petits gâteaux dans la ferme.

Certes, Vigur regorge d’oiseaux : guillemots à miroir, eiders, sternes arctiques. Même les macareux sont présents, par centaines, surtout en mer, mais nous ne pouvons pas les approcher car la pluie a rendu les sentiers glissants (notre guide dixit). Leur observation aurait pu être très intéressante, mais le babillage de notre accompagnateur et un parcours minimaliste nous l’empêchent. Désolant.

                   

Pendant le voyage de retour, je me promets de ne plus jamais me laisser convaincre par ce genre d’excursion. Je sais néanmoins que je mens à moi-même. Dans le tourisme de nos jours, ce genre d’offre est parfois le seul moyen d’atteindre des endroits inaccessibles autrement. Vigur, pour ses oiseaux, était un but intéressant. Parfois, la chance nous accompagne. Ce n’était pas le cas aujourd’hui.