LE DERNIER JOUR À SEAL RIVER

♦ 16 septembre 2014

     

Il fait froid ce matin. Le vent souffle et le thermomètre indique un degré. Il n’est néanmoins pas question de rester sous les couvertures. C’est notre dernier jour à Seal River Lodge. Nos derniers ours nous attendent.

Deux gros mâles sont paresseusement couchés dans la toundra, à une centaine de mètres l’un de l’autre. Ils ne bougent pas, ou si peu…Nous nous installons et patientons.

         

         

Il bouge ! Ah non, il n’a fait que lever la tête… Le temps s’écoule. Finalement, l’ours le plus près de nous se décide. Il se lève, il s’étire et se dirige vers son compagnon. Nous espérons tous un combat. Et bien, non. Quelques mamours et ils s’en vont dans la toundra.

J’aurais bien voulu les suivre, mais le programme prévoit une escapade culturelle. A la fin, nous saurons tout sur les habitudes des esquimaux nomades d’antan et sur le permafrost. Je reste sur ma faim. C’est bien fait, bien organisé et très américain. Je ne suis pas venu pour cela.

Retour au lodge, repas et nouvelle sortie, la dernière. Il fait toujours froid et le vent se mue parfois en blizzard. Pas facile d’attendre que les deux ours en face de nous se décident à bouger. Et pourtant, nous attendons, longuement.

         

       

Eux, ils ne sont pas fous. Ils ont trouvé un coin sympa, dans les herbes, à l’abri du vent. Sous la conduite de Terry, nous leur tournons autour. En vain, rien au monde ne les ferait remuer. Peut-être un steak ? C’est interdit par le règlement !

Un peu frustré, je songe pendant quelques instants que c’est le moment de partir.

Suis-je devenu fous ? Rassurez-vous, ce n’est qu’un moment d’égarement…