Un taxi nous attend à la réception pour nous amener dans les bureaux de Federal Airlines. Cette compagnie s’est spécialisée dans les vols en direction de nombreuses lodges sud-africains. Les affaires doivent bien marcher. Leur salon d’accueil s’est considérablement amélioré depuis notre dernier passage. Fauteuils très confortables, boissons et amuse-bouches gratuits en abondance…
Malgré l’excellent petit-déjeuner pris à l’hôtel, tout le monde se laisse tenter, d’autant plus que nous devons attendre notre vol une heure de plus que prévu. Les horaires sont flexibles, ils dépendent souvent des besoins des lodges.
Phinda nous accueille par une chaleur torride, à laquelle nos vacances africaines ne nous avaient pas habitués. Il doit faire au moins vingt-cinq degrés. Matthew, notre guide pendant le séjour, nous prend en charge. Il y a une demi-heure de route pour atteindre le lodge, géré par And Beyond, anciennement CCAfrica, l’une des meilleures compagnies de safaris de toute l’Afrique.
Six lodges de taille différente se partagent les 23000 hectares de forêts et plaines herbeuses. Nous avons choisi Forest Lodge et ses seize chalets car Georges et Christiane devaient nous rejoindre et nous avions besoin d’au moins 4 chambres de libres. Le destin en a décidé autrement. Nous sommes sept et nous resterons sept.
Dès notre arrivée, nous retrouvons l’ambiance chaleureuse et colorée des lodges africains de qualité. Nos chambres, très jolis et confortables chalets sur pilotis, sont enfouies dans une forêt de sable. Elles entourent un bâtiment principal, où un lunch nous attend, histoire de prendre des forces pour notre premier safari.
Matthew est accompagné de Musy, un pisteur expérimenté, car notre guide en est à sa première année professionnelle, après avoir terminé sa formation de sept mois. Rapidement, nous nous rendons compte que nous sommes tombés sur un homme enthousiaste qui sait, en plus, transmettre cet enthousiasme. Ça nous change…
La forêt de Phinda est très dense et s’étend sur des kilomètres. Impalas et surtout nyalas sortent de tous les coins, parfois en nous traversant la route. Une myriade d’oiseaux nous accompagne. Voilà un aigle bateleur, rapace magnifique, malheureusement perché sur une branche en plein contre-jour.
Enfin, la forêt s’écarte, à proximité d’un point d’eau. Quatre lionceaux nous font vivre des moments de plaisir avec leur ardeur toute juvénile. Hélas, pas pour longtemps. Une lionne adulte, qui n’a pas l’air commode, gardienne de la marmaille, les conduit rapidement dans les buissons, hors de notre vue.
La nuit tombe rapidement. Dans la pénombre, nous apercevons le reste de la pride, étalée à droite et à gauche, digérant son repas, le ventre en l’air.
Il est temps de prendre notre premier apéro africain sous les étoiles. Tout en expérimentant le système infrarouge de ma caméra, je ne peux pas m’empêcher de revenir aux souvenirs de nos premières expériences, lorsque, dans le noir, nous étions entourés de lions prêts à nous dévorer. Aujourd’hui, je déguste calmement un gin-tonic, alors qu’un groupe de lions, certes rassasiés, ne se trouve pas très loin.