Un endroit mythique pour les ornithologues du monde entier. Pouvions-nous l’ignorer lors de notre voyage espagnol ? La réponse est évidente.
Un très long transfert depuis le Monasterio de Piedra, avec un détour à Saragosse pour procéder au remplacement de la voiture de location qui nous fait des misères. Nous arrivons sur place la nuit tombée. Christine, le nez collé sur l’écran de son natel, me guide à la recherche du « Maset de Laura », la petite maison perdue au milieu des rizières que nous avons louée pour notre séjour.
« A droite, pas à gauche, j’ai dit » s’exclame-t-elle, un peu agacée… Enfin, nous voilà au point indiqué par le GPS. Une minuscule maison sur notre gauche, mais la nôtre devrait être sur la droite !
Petit instant de flottement. Vite dissipé par l’arrivée de notre loueur. La maison est bien là, invisible dans l’obscurité. Il suffisait de franchir ce pont étroit sur le canal et de continuer tout droit.
Ma première cigarette de la journée. Un bruit étrange et des vagues d’ombres noires me font sursauter. Des dizaines et des dizaines d’ibis falcinelle viennent d’atterrir dans la rizière derrière la maison, Incroyable. Je n’avais jamais vu autant d’ibis et encore moins tous ensemble. Et, en observant à la jumelle, il y a en a d’autres et encore d’autres un peu plus loin.
Une vision qui fut le début d’une folle aventure. Le delta de l’Èbre est une surface de 320 kilomètres carrés. Autour de la rivière s’étalent des environnements très différents : marais salants, rizières, lagunes côtières et iles fluviales, dunes, plages et la mer.
Une zone humide exceptionnelle que nous avons sillonné sans répit pendant trois jours, profitant de chaque piste ou route et du beau temps, même si le vent soufflait fort, très fort les deux derniers jours.
Le plus souvent en voiture, en roulant au pas et en nous arrêtant à tous les endroits propices à l’observation. Un peu de patience et les oiseaux finissent pour s’habituer à la silhouette immobile du véhicule.
A pieds aussi, mais l’approche est beaucoup plus délicate et aléatoire. Les nombreux observatoires que l’on peut atteindre sont trop éloignés des lagunes et des marais. Unique exception, l’observatoire de Riet Vell, près de l’Eucaliptus, très bien conçu sur le bord d’un petit marais qui nous vaut l’observation un peu lointaine, hélas, d’une bonne douzaine de talèves sultane et le plaisir de la visite d’un splendide martin pêcheur. Nous y sommes retournés à plusieurs reprises.
Notre bilan est plutôt riche : 47 espèces d’oiseaux observés en trois jours, dont une bonne vingtaine que nous avons pu photographier dans des bonnes conditions.
Un vrai plaisir et une grande envie d’y revenir !
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