La possibilité d’observer « el lince iberico »a été certainement l’un des arguments qui nous a poussés à venir en Espagne. Cela tombe bien car la Sierra de Andujar est son royaume presque exclusif. Ce n’est donc pas étonnant que nous y restions pendant trois jours.
Encore une fois, nous avons réservé une petite maison, Vina Las Olivas, pour nous tous seuls, perdue dans une immense propriété recouverte d’oliviers, en bordure du parc. Un vrai bijou : quelques anciens murs portants d’une vieille bâtisse utilisés intelligemment pour créer une maison moderne et confortable.
Nous savons qu’une route qui se transforme en piste après une dizaine de kilomètres traverse une zone montagneuse couverte de chênes verts et de chênes-lièges, en se faufilant à travers des immenses « fincas » consacrées à la chasse. Peu avant d’arriver au Poblado de la Lancha, un village désormais abandonné, elle prend de la hauteur.
Ici, on a installé cinq postes d’observation. La vue se dégage sur la vallée en contrebas. C’est le meilleur endroit pour avoir une chance d’apercevoir le lynx.
Pendant trois jours, nous y serons, matin, dès l’aube, et fin d’après-midi pendant plusieurs heures. Malheureusement, la pluie ne cessera presque jamais de tomber : quelques rares accalmies et une lumière effroyable pour la photographie.
Le troisième jour, peu après onze heures, je cherche une Chevêche d’Athéna que Christine m’a signalée. Dans mes jumelles il apparait. Quelques instant d’émotion, puis le temps de faire preuve de mon habituelle générosité pour alerter Christine et je bondis sur mon appareil photo. Je le vois disparaitre dans un banc de brouillard qui ne nous le rendra pas.
Mission accomplie, néanmoins. Nous avons vu le lynx ! Notre deuxième après celui qui nous a traversé la route il y a quelques mois à La Barillette, dans le canton de Vaud. La prochaine fois, nous parviendrons peut-être à le photographier.
Malgré la pluie, le parc est magnifique. Densément boise et escarpé, il est traversé par une seule route sinueuse à souhait qui offre parfois des points de vue somptueux sur une falaise ou sur les nombreuses pistes inaccessibles qui traversent les immenses fermes qui vivent principalement de la chasse et subsidiairement de l’élevage de taureaux de combat.
Et qui dit chasse, dit aussi gibier, n’est-ce-pas ?
Le lynx la chasse lorsqu’il ne trouve pas de lapins, l’homme probablement aussi. Lorsque nous l’avons vue pour la première fois, je me suis fait vertement réprimander par Christine car je n’avais pas arrêté assez rapidement la voiture… Puis elle m’a pardonné en constatant que l’oiseau était assez commun dans le coin.
Nous aurions pu voir le lynx dans un autre endroit du parc, la piste qui amène à El Encinarejo. Cela n’a pas été le cas. Seule une loutre a joué avec nos nerfs, deux jours de suite,en apparaissant quelques secondes pour mieux replonger et disparaitre. Encore un animal impossible à photographier pour nous et pour d’autres passionnés présents.
Un clin d’oeil de ce parc que nous avons adoré pour nous inciter à revenir ?
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