Changement de programme aujourd’hui : le groupe a décidé de visiter les îles Vestmann. Grâce à internet, nous avons pu réserver nos places sur le bateau quittant Landeyjahöfn, un nouveau port construit en 2009, au bout de la 254. Comme l’île principale, Heimaey, nous semble petite et aisément parcourable à pied, nous renonçons à embarquer nos véhicules.
C’est samedi. Il y a pas mal de gens qui ont eu la même idée que nous, mais la traversée se passe sans problème, grâce aussi aux sparadraps contre le mal de mer de Françoise.
L’arrivée dans le port est magnifique, d’autant plus que le ciel est dégagé pour une fois. Le bateau se faufile entre des parois rocheuses impressionnantes, peuplées d’oiseaux marins. Puis, les choses se gâtent. Nous découvrons comme par enchantement que parcourir à pied les 3 ou 4 kilomètres nécessaires à la visite de l’île et revenir par le même trajet n’est pas une mince affaire. Georgette et Otto doivent bien rigoler dans leur coin !
Une seule solution : louer un taxi qui nous amènera dans le sud de l’ile, où nous avons de fortes chances d’observer les célèbres macareux des îles Vestmann, et viendra nous rechercher à l’heure convenue. Comme nous sommes six, le chauffeur devra faire deux fois l’aller-retour. Bref, pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ?
Mais nos aventures ne se terminent pas une fois déniché un taxi. Il tire un vent impressionnant, majuscule comme le définit Christine. Nous parvenons à peine à avancer sur le court chemin qui mène à un observatoire et, croyez-moi, je n’exagère pas. Malgré le soleil, nous sommes glacés, transpercés par le vent. La cabane, palais de nos rêves, s’approche. Nous nous y engouffrons, tels des rescapés de l’apocalypse.
Les macareux sont là, nombreux, nichant sur la pente abrupte qui se jette dans la mer. Mais dès que nous sortons nos objectifs des fenêtres de l’observatoire, l’autofocus ne fonctionne pas, le vent faisant bouger sans cesse nos appareils, malgré les trépieds. Quant à la mise au point manuelle, essayez donc d’en faire une lorsque tout tremble dans vos mains…
Paradoxalement, c’est le seul souvenir agréable que je garderai de notre séjour sur les îles Vestmann.
De retour sur l’île principale, en fin d’après-midi, une halte à Seljalandfoss s’impose. Son mince ruban d’eau ne cesse de se déplacer sous la force du vent, jouant ainsi un ballet étrange avec l’arc-en-ciel provoqué par ses gouttelettes. Un chemin permet de passer derrière le rideau de la chute. Dominique, Christine et moi-même nous nous y engageons. Nous en ressortons totalement trempes, mais en riant aux éclats, amusés comme des gamins.
De toute façon, le soleil est là pour nous sécher.
Attardés à cause d’un plein d’essence, nous laissons filer Georgette et son équipage. Malgré son avance, nous la rattraperons rapidement, arrêtée au bord de la route, en charmante compagnie. Georges a voulu défier la police locale. Il a perdu : 108 km/h au lieu des 90 autorisés et 150 euros à ajouter au budget…
De retour aux cottages, une autre très mauvaise surprise nous attend. La F26 qui venait d’ouvrir il y a quelques jours, est à nouveau fermée. Or, cette piste est essentielle à notre projet de retour vers Seydisfjördur. Et nous partons après-demain…