SURPRISE AU COUCHER DU SOLEIL

♦ 10 juin 2015

   

Quatre rhinos blancs nous entourent dans la brousse. Ils nous ont interceptés alors que nous roulions vers une tanière d’hyènes. Ils prennent leur petit-déjeuner près d’une termitière et ils nous ont gentiment invités à nous joindre à eux.

                   

L’herbe n’a pas mauvais goût. Elle manque juste d’un peu d’assaisonnement…

Passons. La route devient carrément une vraie piste de 4×4. Ravins, cailloux, pentes et descentes raides. Chacun s’accroche comme il peut. J’aimerais bien être au volant, bien que Blaine ne se débrouille pas mal du tout.

La tanière des hyènes est très fréquentée : par les animaux eux-mêmes et par les visiteurs. On dirait que toutes les jeeps de notre lodge et celles de Leadwood, son âme sœur sise juste à côté, se sont données rendez-vous. Un brin voyage organisé…

Toutefois, il est toujours passionnant d’observer cette société organisée autour de la matriarche qui fait respecter une discipline très stricte. Un jeune qui essaye de chiper un morceau de viande à son frère ou cousin se fait vertement remettre à l’ordre. Des mâles qui s’approchent trop près de la dernière nichée s’en vont rapidement, la queue entre les jambes.

           

                 *cliquez sur l’image

         

Puis, les adultes partent en chasse. Nous restons un moment avec une bande de jeunots qui sont âgés de trois à huit mois. Des scènes cocasses, pleines d’humour et de tendresse. Dommage que le site, très broussailleux et baigné par le soleil, très souvent en contre-jour, ne me permette pas de mettre en valeur mes talents de vidéaste.

Retour au bercail, prise de vitamines et d’énergie et nous repartons à la chasse au léopard. Nous cherchons, nous cherchons et nous recherchons encore. Et nous ne sommes pas les seuls à chercher… Un autre pisteur, lâché par sa voiture dans la brousse, se joint à nous. En vain. Blaine et Colbert sont dépités.

Le soleil se couche. Une dernière photo ? Bien sûr.

                           

Soudain, un vacarme infernal : un troupeau d’impalas alertent avec leur aboiement si typique. Branle-bas de combat. Nous fonçons en leur direction. Louis, œil de faucon, crie : -là-bas, j’ai vu la queue-. Et c’est vrai. Le léopard est bien là, caché dans les feuillages où il compte se dissimuler après son attaque ratée.

C’est une femelle. Est-ce notre présence, l’arrivée d’une hyène dans le coin ou le feulement proche des lions qui la font monter dans l’arbre en face de nous ? Peu importe, nous avons droit à quelques instants de magie.

Elle se couche sur une branche. Son lit ne doit pas être confortable. Elle se tortille, puis, nullement satisfaite, se lève, manque de tomber, se recouche un peu plus loin. Inutile, l’endroit ne lui convient décidément pas. Trois bonds prodigieux plus tard, elle est de l’autre côté de l’arbre. Voilà qui est mieux. Pattes et queue dans le vide, elle laisse filer le temps. Nous, nous admirons.

                         

La nuit tombe. Nous ne l’apercevons que grâce aux torches des voitures qui l’éclairent  de temps en temps. Fatigué d’être la vedette d’un spectacle auquel elle n’a pas demandé de participer, le léopard se lève. Avec une élégance exquise, il descend de son repaire. C’est un moment fabuleux : pourquoi ne puis-je pas arrêter le temps ?

Mais déjà le fauve se faufile dans les herbes de la savane. Nous le suivons. D’autres images, d’autres émotions. Puis nous le laissons partir, phares et torches éteints. Dans le noir absolu résonnent bientôt, au delà du fleuve, les cris d’alerte de ses proies.

                         

Mes amis, quel cadeau d’adieu !