PARLONS ROUMAIN…

Qui dit Roumanie ne peut pas s’empêcher de penser Dracula, ce personnage mythique né de la fantaisie d’un écrivain débordant d’imagination, mis en valeur par une poignée de metteurs en scène plus ou moins talentueux…

Les Roumains, eux, lui ont même inventé une résidence où s’abriter de la lumière du jour.

 

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Le château de Bran attire chaque années des milliers de touristes, mais tous quittent les lieux avant le coucher du soleil. Nous aussi d’ailleurs.

Et, si le vampire se repose dans son tombeau, les salles du château sont peut-être hantées par le fantôme du seigneur des lieux. Il n’a pas l’air commode.

 

 

Son nom ? Vlad Tepes dit l’Empaleur… Ce prince de Valachie nourrit la légende. Entre guerres et tortures, il aurait même eu le temps de créer Bucarest.

Cela tombe bien. La capitale roumaine est aussi dans nos objectifs.

 

♦ BUCAREST

Quelle étrange ville. Dès vos premiers pas, vous ne pouvez pas échapper à ses contrastes. Le luxe côtoie la pauvreté, les boutiques de mode ou les grandes enseignes s’accolent aux façades grises et délabrées des immeubles en béton. L’architecture classique de fin de XIX siècle se mêle à celle de la période communiste, puis elle est chassée à son tour par le modernisme.

 

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Des magnifiques palais abritant musées, théâtres ou salles de concert tentent de faire oublier leurs frères, qui ont aussi été splendides mais qui, faute de moyens, sont en ruines…

Et que dire de cette église orthodoxe écrasée par des immeubles tristounets ?

 

 

Impossible enfin de ne pas éprouver une fascination certaine face à la folie d’un dictateur. Sa maison du peuple, devenue aujourd’hui le parlement, domine la ville, flanquée d’une allée parsemée de fontaines et d’appartements pour les dignitaires de l’époque.

 

 

Bucarest ville étrange, disions-nous. Oui, mais également ville agréable. Il fait bon de se promener dans ses rues toujours animées par une population locale assez jeune, toujours souriante et  courtoise. Les terrasses y sont nombreuses et accueillantes, les restaurants offrent une cuisine variée et excellente.

Que peuvent demander de plus quatre touristes un peu pressés ?

 

BRASOV

Dominée par l’Église Noire, immense édifice gothique qui doit son nom à un incendie qui en a noirci les murs, la magnifique place Sfatului vous incite à la balade et au farniente…

Nous avons facilement cédé à la tentation en nous asseyant sur l’une ou l’autre des nombreuses terrasses au rez-de-chaussée d’un cercle de vieilles bâtisses colorées qui entourent la place.

 

 

Nous avons certes parcouru la Stada Sforii qui se prétend la ruelle la plus étroite d’Europe, admiré ce qui reste des anciennes fortifications en bois, photographié l’une ou l’autre église. Mais nous avons surtout aimé flâner dans cette petite ville très animée qui n’oublie pas qu’aujourd’hui elle doit son essor aussi au tourisme…

 

 

Et puis, nous n’avions pas beaucoup de temps ! Il a fallu rendre visite à Dracula, découvrir Sighisoara…

Citadelle moyenâgeuse sise à une centaine de kilomètres de Brasov elle ne semble avoir guère évolué depuis le temps. Ses fortifications, ses remparts, la porte de l’ Horloge avec sa tour, son musée et ses escaliers en bois, les maisonnettes colorées, l’église de Saint-Nicolas au sommet de la colline, le cimetière allemand avec ses vieilles, très vieilles et récentes tombes sont un véritable plaisir des yeux.

 

 

Un seul regret : ils étaient bien trop nombreux, ces yeux !

 

♦ SIBIU

Sur la route entre Brasov et Sibiu, une halte s’impose à nos estomacs affamés… Et si nous n’avons pas trouvé un restaurant nous inspirant, la visite du spectaculaire château fort de Fagaras, entouré d’eau et forteresse imprenable, nous a fait oublier pendant un long instant notre faim dévorante. Pas étonnant que, pendant la période communiste, il ait servi comme prison.

 

 

La revue « Forbes » a jadis défini Sibiu comme étant le huitième endroit le plus idyllique d’Europe à vivre…

Ce n’est pas notre impression pendant que nous traversons ses faubourgs : une longue succession d’immeubles à la Ceaucescu, véritables nids à poules, tout d’abord délabrés et grisâtres, puis plus récents et colorés. Heureusement, tout change dès que nous parvenons à la vieille ville.

Deux places accolées l’une à l’autre, très intimes, bordées d’immeubles séculaires et un aspect moyenâgeux très marqué. Le tout visiblement rénové et très bien entretenu.

 

 

Dédales de ruelles, portes fortifiées, églises gothiques et baroques, vieux quartiers, nos yeux se régalent. Et nous y sommes arrivés lorsque le Festival international de théâtre bat son plein, ce qui ajoute encore plus d’animation dans les ruelles et les places où s’exhibent des artistes venus d’Europe entière.

Encore une ville où il est très agréable de se promener le nez en l’air, de se reposer sur l’une ou l’autre terrasse, de bien manger dans un restaurant aux claires influences allemandes, comme la ville d’ailleurs, jadis berceau des Allemands de Transylvanie.