Notre humeur, déjà excellente, s’améliore encore après un très bon petit-déjeuner cuisiné et très bien présenté. C’est assez rare dans les parages et il mérite d’être signalé.
Nous atteignons rapidement Banff, la capitale des Rocheuses, sise dans un cirque de montagnes pittoresques, mises en valeur par la neige qui vient de tomber sur leur sommet. Malgré les très nombreux magasins de souvenirs, les hôtels et les restaurants, elle n’est pas dénuée d’un charme un peu rétro, genre ville de frontière et d’aventure.
Avec un peu d’imagination, il n’est pas difficile de voir là-bas le shérif sortir du saloon, la main au collet du pauvre chercheur d’or, ivre mort, ayant dilapidé sa précieuse poussière en beuveries et rencontres galantes…
Une courte visite à l’Office du tourisme ne nous apprend pas grand-chose. Il est vrai que nous avons renoncé à faire une longue queue pour obtenir je ne sais pas quel renseignement.
Nous n’avons pas changé d’idée : en route pour la Bow Valley et le canyon du Johnstone Creek. Mais il faut prendre des forces pour la marche au programme. Où trouver un coin sympathique pour nous arrêter ? Inutile d’espérer une route ou un chemin quittant l’axe principal pour s’enfoncer dans la magnifique forêt qui nous accompagne. Ça n’existe pas. Seule solution : s’arrêter dans l’un des rares espaces munis de panneaux didactiques qui bordent la route.
Nous sommes seuls, tout au moins jusqu’au moment où nous sortons le pique-nique. Un écureuil gris, effronté et gourmand nous rejoint. Bientôt, deux corbeaux s’invitent aussi à notre table.
Il n’est plus question de solitude, hélas, lors de l’arrivée à Johnstone Canyon. Le parking est bondé et, quelques pas plus loin, une foule considérable arpente dans les deux sens le sentier conduisant aux chutes.
Nous marchons à la queue leu leu sur un chemin parfaitement aménagé qui suit le torrent et parfois le surplombe, grâce à des passerelles en bois. La présence constante de l’eau nous offre quelques jolis tableaux. Deux pics se font la cour sur un arbre : même pas le temps de les identifier. Un touriste ignare les fait fuir avec ses gros sabots.
Un peu moins de trois kilomètres plus loin, nous parvenons à une belle chute se jetant dans une faille aux couleurs pastel. Une agréable promenade pour nous mettre en jambes, sans plus.
Ce que je craignais le plus s’avère exact. Malgré l’arrière-saison, les parcs des Rocheuses sont très fréquentés. Il faudra s’y faire.
D’ailleurs, nous nous empressons de quitter la foule éprise de nature pour retrouver celle amoureuse des lieux citadins. De retour à Banff, nous dînons au Maple Leaf, un élégant restaurant à l’étage, où il reste une table de libre. Des viandes excellentes, un poisson trop cuit et une bonne bouteille d’Amarone 2010 Tommasi.