CARIBOUS !!

♦ 13 septembre 2014

   

Il a neigeoté cette nuit. Quelques traces subsistent encore aux alentours de la cabane. Il fait un froid de canard et il y en a d’ailleurs sur le lac devant moi.

Hier après-midi, nous avons passé un moment de rêve. Nous ne demandons qu’à récidiver. Nous nous mettons bientôt en marche. Malheureusement, la lumière est encore plus exécrable que celle d’hier. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les appareils photos que nous nous obstinons à transporter.

Jeff est resté avec Paul et Mary. Terry nous conduit d’un pas sûr à travers la toundra absolument déserte. Il a l’air de savoir où il va. Un coup de jumelles par ici, un autre par-là, il a vite fait de repérer les caribous. Il s’agit maintenant de les approcher, ce qui est une autre paire de manches.

Une heure de marche, peut-être davantage. Nous voilà installés dans notre cachette. Rien de bien confortable, rassurez-vous. La température frôle les 0 degrés, il y a du vent et le sol est humide à souhait…En attendant les caribous (s’ils veulent bien venir, Terry me pardonnera), nous grignotons biscuits et sandwichs.

Mes doutes s’évanouissent. Une douzaine d’animaux vient de franchir la colline en face. Ils s’éparpillent. Un groupe de cinq, dont un beau mâle se dirige sur nous. Puis, probablement parce qu’il a senti notre odeur, s’écarte légèrement. Ainsi faisant, il se jette dans les bras de Louis, qui s’était choisi une planque plus confortable, légèrement à l’écart. C’est toujours les mêmes qui ont de la chance. Ce n’est pas juste…

Terry aurait pu être un excellent chasseur (il l’est peut-être d’ailleurs). Son habileté à prévoir les trajets des caribous est diabolique. Il est tellement bon que je lui en veux presque d’être incapable de faire apparaître le soleil…

La lumière, à peine suffisante pour ma caméra qui peut compter sur le mouvement, est carrément obscène pour l’appareil photographique de Christine. Il ne lui reste qu’à jouer avec le logiciel de traitement des images.

 

 

Mais, arrêtons de râler ! Soleil ou pas, nous passons des moments inoubliables qui se gravent dans nos mémoires. Une fois leur distance de sécurité retrouvée, quelques dizaines de mètres, les caribous nous ignorent. Nous pouvons les admirer, encore et encore. Il nous est d’ailleurs difficile de partir.