CHASSE PHOTOGRAPHIQUE

4 juillet 2014

 

La longue cohabitation et les conditions météorologiques de ces derniers jours, franchement agaçantes, ont miné la cohésion du groupe. Georges, Christiane, Françoise et Dominique partent pour Reykjavik. Nous restons, cette ville, que nous avons visitée lors de nos voyages précédents, ne méritant pas, à nos yeux, une nouvelle visite. Mais c’est sûrement un prétexte. Après tout, c’est une bonne idée de nous séparer l’espace d’un jour.

Pour une fois, le soleil brille, bien que des nuages menaçants pointent leur nez à l’horizon. Un instant, nous envisageons de retourner à Landmannalaugar, mais le ciel est bien noir, là-haut dans le coin. Nous décidons donc de nous adonner à l’un de nos passe-temps préférés : l’observation des oiseaux.

Nous empruntons la 204, depuis Kirkjubaejarklaustur (ouf!), une route qui nous avait réservé de bonnes surprises en 2003. Depuis lors, les premiers kilomètres ont été asphaltés et sont bordés de propriétés privées. Sans intérêt pour nous. Mais, dès que la route redevient une piste en terre battue, les oiseaux reviennent, comme par miracle. Nous avançons au pas, nous nous arrêtons, nous nous planquons.

Deux courlis corlieu et deux chevaliers gambettes entament un drôle de ballet. Chaque couple chasse l’autre, puis s’envole, pour revenir et recommencer. J’avoue ne pas bien comprendre leur manège : bataille territoriale ? En tout cas, c’est superbe, nous nous régalons.

Puis, un peu plus loin, c’est la rencontre inopinée entre un bécasseau (minute?) et un huîtrier pie.

       

                                                                                                                                                                                        *cliquez sur la photo

     

 

Les sternes, qui nous avaient attaqués sérieusement en 2003, en parvenant même à frapper de leurs fientes Christine, par la fenêtre entrouverte de la voiture, sont toujours là. Elles manifestent bruyamment, mais elles sont beaucoup moins agressives. Il en va de même pour les labbes parasites. Ces oiseaux se sont peut-être habitués à la présence des touristes, toujours plus nombreux sur l’île. Tout n’est donc pas négatif, même sous cet aspect.

Plaisanteries mises à part, nous sommes pratiquement seuls. Nous croisons uniquement quelques véhicules de locaux venant des fermes avoisinantes. Nous n’avons aucune difficulté pour trouver un endroit agréable pour pique-niquer, au bord d’une rivière. Un cygne chanteur vient nous dire bonjour et met le mot fin à notre balade sur la 204.

               

Le ciel se couvre et se découvre. Un vrai temps islandais. Nous mettons le cap sur Vik, mais, sur notre gauche, la 211 nous attire. En quelques kilomètres, elle nous amène au bord de l’Atlantique, sur une plage immense et grise, surement d’origine volcanique. Notre envie de promenade est vite découragée par le ciel qui devient sombre et menaçant, à la vitesse de l’éclair. L’orage éclate, violent, spectaculaire. Pendant quelques minutes, ciel et sable se confondent.

Puis, le soleil revient. Au cap Dirholaey et sa réserve ornithologique, le vent d’y a quelques jours a disparu. Les macareux ne sont néanmoins pas de retour. Nous sommes surpris de leur nombre réduit, par rapport à nos autres voyages. Nous finissons par en dénicher quelques-uns, en nous promenant en bordure de mer, sur la plage de Vik. Ils se tiennent à mi-falaise et ils sont presque invisibles à l’œil nu. Nous les avons repérés à la jumelle, en les voyant rentrer de leur pêche en mer.

Pour nous aussi, c’est l’heure de se sustenter. L’Halldorfskaffi est un établissement sympathique qui fonctionne selon le principe du premier venu, premier servi. Nous avons de la chance, c’était la dernière table de libre. Deux excellents hamburgers et une bouteille de rioja plus tard et il est temps de rentrer.

Pour la première fois, nous voyons le Myrdalsjökull sous le soleil. Il est à contre-jour, mais la lumière est splendide. Elle le restera jusqu’à Giljaland, où nous retrouvons nos compagnons d’aventure. Le moral semble bon. Même Georges n’est pas trop affecté par la défaite de la France, face à l’Allemagne, en quart de finale de la Coupe du monde, qu’il a pu suivre dans un bar de la capitale…