Ce soir, dans notre bungalow d’Ardea Purpurea, il faut prendre une décision.
La météo de demain annonce une journée ensoleillée, la meilleure de notre séjour au Coto Doñana. Voulons-nous rester dans le parc ou partir à la découverte d’une autre zone humide sise à proximité, environ quatre-vingts kilomètres plus loin ?
El Parque naturel Marismas del Odiel a emporté le débat. Ses 7000 hectares constituent la deuxième zone humide d’Andalousie et abritent, en hiver, des milliers d’oiseaux migrateurs qui trouvent un endroit propice pour nidifier.
Petit arrêt au centre d’information. Il a beaucoup plu dans la région et certains coins du parc sont inondés. Pas forcement une bonne nouvelle. D’ailleurs en face du centre, sur les digues des salines de l’île de Bacuta nous apercevons goélands, flamants et quelques spatules. Beaucoup trop loin et impossibles à approcher.
Nous ne décourageons pas ! Nos pas nous amènent au-delà premier pont franchissant l’Odiel, dans des salines abandonnées. L’observatoire l’est aussi, dans un état déplorable. Mais nous faisons quelques belles rencontres.
*cliquez sur les photos
Le sentier Calatilla de Bacuta est censé nous conduire à l’Isla de Enmedio, au milieu des marais, où nichent de nombreuses espèces. Pour l’instant nous devons faire attention à éviter les flaques d’eau. Mais un mouvement très furtif attire mon attention.
En regardant mieux, nous nous apercevons qu’il y en a des milliers. Ils sortent de la boue pour mieux s’y cacher à nouveau. Un spectacle insolite, mais ne me demandez pas le nom de ce crabe !
Voilà un observatoire. Déjà qu’il n’est pas en très bon état, son sol est recouvert de cinq bons centimètres d’eau. Pas grande chose à se mettre sous la dent et surtout plus de sentier. Tout au moins, nous ne l’avons pas trouvé. Avons-nous été trop pressés de revenir à la voiture étant donné que le centre où nous l’avions laissée ferme ses portes à 1400 heures ? Peut-être…
Les marais sont cachés par les arbres. Il y a bel et bien des chemins qui conduisent à des observatoires, mais l’accès est interdit (et cadenassé). Réservé aux groupes guidés. Voilà quelque chose qui n’est pas fait pour retrouver ma bonne humeur légendaire.
Heureusement, le paysage change. La route se faufile dans des marais ouverts où nous apercevons une multitude d’échassiers. Ils sont loin, toutefois. Il faudrait trouver un sentier.
Tiens, en voilà un, justement.
Il conduit en bord de mer. Quelques pouillots, un pluvier, puis la silhouette d’un oiseau qui ne m’est pas familier. Prenons une photo ou deux, à tout hasard.
Nom d’une pipe ! Une gorgebleue à miroir. Je l’ai cherchée pendant des jours et des heures à Genève. En vain. Et voici qu’elle m’apparait alors que je ne m’y attendait nullement. A elle seule, cette vision fugace justifie notre visite ici !
Mais l’aventure continue. Il y a passablement d’oiseaux, dans des conditions d’observation pas très bonnes. La route est en fait une digue rectiligne où il n’y a guère la possibilité de s’arrêter sans se faire engueuler par les voitures qui passent. Mais il en faut beaucoup plus pour nous arrêter.
Tout considéré, un bon tableau de chasse. Mais nous avons le sentiment que cet endroit mérite une visite plus prolongée et mieux organisée.
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