ESPAGNE, ENCORE ESPAGNE

 

♥ PRÉAMBULE

Mi-janvier. Nous venons de rentrer d’un périple de deux mois en Espagne (exception faite d’une dizaine de jours au Portugal). Une évidence s’impose : ce pays nous a conquis et nous souhaitons y retourner.

Avril et mai sont les mois où nos amis les oiseaux se courtisent et assurent leur descendance. L’occasion idéale pour faire un saut dans deux coins où ils abondent.

 

NOTRE ÉQUIPE

Christine et moi-même sommes désormais un couple de photographes bien rodé. Aucune rivalité, une complicité spontanée lorsque le moins bien placé doit s’écarter au profit de l’autre. Aucune jalousie lors du choix de nos photos à publier.

Pas de raisons de changer un couple gagnant.

 

♥ NOTRE VOYAGE

Parler de voyage est peut-être un brin prétentieux. Juste une escapade dans deux endroits de Catalogne que nous avons appris à aimer.

Aiguamolls de l’Empordà et le Delta de l’Ebre ne sont qu’à 650 et 1000 kilomètres de Genève. Quatre jours dans chaque lieu et il est déjà temps de revenir. Un périple d’environ 2500 kilomètres que notre voiture ne craint pas d’affronter.

Nous connaissons les lieux, mais vous aussi si vous avez lu notre reportage de notre dernier voyage en Espagne. Nul besoin de vous en vanter à nouveau les mérites.

Laissons donc parler nos photographies, tout en précisant que, pour une fois, nous avons effectué un écrémage particulièrement sévère et totalement subjectif. Ce qui suit n’est qu’un échantillon des oiseaux que nous avons eu le plaisir d’observer.

 

La Cigogne blanche

Réintroduite en 1987 à Aiguamolls, elle est présente toute l’année et y niche dans une zone protégée. Plusieurs observatoires permettent de l’admirer.

 

 

Nous en avons compté une douzaine. Plus rare dans le Delta, mais les conditions d’observation étaient difficiles, les rizières étant asséchées pour permettre le labeur des champs. Les oiseaux cherchant refuge dans les roseaux, inatteignables.

 ♥L’Ibis falcinelle

Impossible de le louper, au vu de sa présence importante dans les deux sites, où il niche.

 

 

Mais, à cette époque de l’année, nous sommes loin des milliers d’individus présents en hiver.

♥ L’Échasse blanche

Nous n’en avions jamais vu autant. Leur élégance nous accompagnait chaque jour d’observation.

 

 

Quelques-unes couvent en bord de marais, à peine protégées par des fils d’herbe. Mais le conjoint n’est jamais loin et éloigne vigoureusement tout importun qui s’approche du nid.

♥ Le Flamant rose

Eux aussi sont nombreux dans les deux sites. S’ils quitteront bientôt le Delta, ils sont résidents à Aiguamolls.

 

 

Adultes et immatures se mélangent joyeusement. Des nuances de rose commencent à apparaître chez les jeunes, plus ou moins marquées selon leur âge.

♥ L’Aigrette garzette et la Grande aigrette

La première est omniprésente, elle s’envole sans arrêt de son fossé lors de notre passage. Nous avons très souvent oublié de la photographier.

 

 

La deuxième est beaucoup plus discrète et très difficile à approcher. En habit nuptial, lores vertes et longues plumes dépassant la queue, bec noir ou très foncé, elle est splendide, surtout que nous n’avons pas souvent l’occasion de l’admirer.

 

 

Toutes les deux sont des résidentes présentes toute l’année dans nos deux réserves, mais leur présence nous a paru bien plus importante dans le Delta.

♥ Le Héron garde-bœuf

Tout de blanc vêtu, bec orange jaunâtre, il peut paraître insignifiant. Mais regardez-le lorsqu’il enfile ses habits de mariage.

 

 

♥ Le Crabier chevelu

Dès le premier jour, lorsque nous avons aperçu sa tête sortir d’une mer d’herbes, nous avons eu de la peine à maîtriser notre excitation. Nous n’en avions pas vu depuis longtemps. Une approche très prudente, quelques clichés. Nous ne pouvions pas savoir que nous allions rencontrer ce magnifique échassier à chaque sortie.

 

 

Nous avons de la chance. Il vient d’arriver, paré de ses couleurs nuptiales. Il commencera à nicher en mai, pour s’en aller vers l’Afrique en fin d’été.

 

♥ Le Grand cormoran

Ce n’est pas une nouveauté, loin de là. Nous le rencontrons partout, en Suisse ou ailleurs. Mais cet immature nous a semblé follement esthétique.

 

 

 

♥ Le Héron pourpré                        

Nous savions qu’il devait être dans les parages, lui aussi arrivé depuis quelques semaines. Nous avions envie de le dénicher et, si possible, de le photographier.

 

 

Mission accomplie, mais cela n’a pas été facile. C’est un oiseaux cachottier qui, de plus, observe une distance de sécurité considérable et s’envole très rapidement.

♥ Canards et poules

Avouons-le. Nous avons été surpris du nombre réduit de canards dans les eaux de deux sites. Rien à voir avec la densité hivernale. Pourtant, selon les guides, nous aurions dû en voir davantage.

 

 

♥ Le Grèbe castagneux

D’accord, lui aussi c’est un canard et aurait dû figurer ci-dessus. Mais ces parents nourrissant leur rejetons nous ont offert un moment d’émotion et méritaient une place à part.

 

 

♥ La Guifette moustac

Censée être présente toute l’année, nous ne l’avions jamais vue lors de nos précédentes visites. Cette fois-ci, elle était là, tant à Aiguamolls que dans le Delta.

 

 

♥ Les Sternes

Pierregarin , les plus communes, sont présentes toute l’année, comme la Caugek dont nous n’avons pas vu d’aile. Hansel et Naine viennent d’arriver dans leur migration du printemps.

 

 

♥ Le Goéland d’Audouin et le Goéland railleur

Nous avons jeté un regard distrait au Goéland leucophée, tellement commun qu’il finit par passer inobservé. Il n’en va pas de même pour le plus rare Goéland d’Audouin.

Le delta de l’Ebre en abrite la plus grande colonie de reproduction au monde. Nous étions dans l’obligation d’en dénicher au moins un, d’autant plus que nous n’en avions jamais vu.

Chose faite à Illa de Mar. Nos trois lascars étaient tellement proches que nous avons eu de la peine à les faire entrer dans nos téléobjectifs.

 

 

A ce jour, nous n’avions jamais vu le superbe Goéland railleur, à la poitrine subtilement colorée de rose, ailleurs qu’en Camargue. Cachés dans notre voiture, en bordure de la baie de Fangar, nous les avons laissés venir à nous.

 

 

♥ Les limicoles

Sacrés limicoles ! Ils sont nombreux, mais toujours lointains, parfois même difficiles à identifier. Cette année particulièrement. Mission presque impossible dans le Delta, aux rizières asséchées. Mission difficile à Aiguamolls, où les herbes envahissant les lagunes leur offrent un agréable repaire. 

 

Heureuse exception qui confirme la règle !

 

♥ Les passereaux

Nous ne les avons pas oubliés. Mais la saison leur offre moult cachettes. Heureusement, de temps en temps, ils éprouvent le besoin de se montrer.

 

 

♥ Le Rossignol philomèle et la Bouscarle de Cetti

Eux, ils méritent une place à part.

A Aiguemolls, une large bande arborisée sépare parfois l’eau des champs et prairies. C’est le refuge du Rossignol dont le chant continu et assourdissant nous a accompagné pendant des heures. Nous n’étions pas les seuls à le chercher dans les frondaisons, sans succès éclatant.

Mais ils sont tellement nombreux qu’ils ont fini par tomber dans notre escarcelle.

 

 

Et, à force de chercher dans les fourrés, il est possible de dénicher  la plus secrète mais néanmoins sonore Bouscarle.

 

 

Un coup de chance, car il est rare de la voir quitter arbres et buissons.

 

♥ La Glaréole à collier

Encore une rareté ! Lorsque nous l’avons aperçue dans le marais, nous avons eu un peu de peine à l’identifier, car nous ne l’avions vue qu’une fois, de très loin, en Roumanie.

 

 

Un grand moment. Nous avons lutté contre le soleil de face et nos téléobjectifs qui refusaient la mise au point à cause des herbes, mais nous avons réussi.

 

♥ Le rollier d’Europe

Nous souhaitions vivement observer ce grand migrateur, présent à Aiguamolls entre avril et septembre.

Aperçu sur le faîte d’un toit, il a fui notre approche pour aller se poser au sommet d’un arbre quelques centaines de mètres plus loin. Nouvelle tentative et il s’envole dans la direction d’où nous venions. Nous rebroussons chemin et il repart sur son arbre. Ce petit jeu à duré presque deux heures.

 

 

Heureusement, il n’a jamais pensé à quitter les lieux et nous avons gagné notre bataille. Nous l’avons élu l’oiseau de notre voyage !

 

Les rapaces

Le busard des roseaux est le seigneur des lieux. Tous les jours, plusieurs fois par jour, nous l’avons admiré, venu de nulle part, planer au-dessus des roseaux et des étangs.

Très souvent des femelles, mais parfois un mâle, bien plus coloré.

 

 

Les autres espèces se font très rares. Quelques buses variables mises à part, nous n’avons rencontré qu’eux, le dernier jour de notre voyage.

 

 

Notre premier Faucon crécellerette, toute de même !

 

Quant à eux, ils sont tout simplement venus nous demander de revenir.