LA CALIFORNIE EN ZIGZAG

 

San Francisco est le point de départ et de retour de notre voyage. Il faut bien prendre l’avion et choisir une grande ville.

Le Golden Gate, Alcatraz , le centre ville, ses gratte-ciels et ses rues en pente, certes. Mais un coup d’oeil, pas désagréable au demeurant, suffit. Partons ailleurs.

 

 

Quelques dizaines de kilomètres pour s’extirper de la civilisation et nous rencontrons la mer façonnant le paysage. La brume matinale a disparu et le soleil illumine un littoral découpé au cordeau, falaises et formations rocheuses, plages désertes. Un avant goût de ce qui nous attend plus au nord, en Oregon et dans Olympic National Park.

 

 

Nous découvrons que le pélican brun chasse comme les fous de Bassan, se laissant tomber sur ses proies depuis le ciel. Un ballet étrange et surprenant.

Les paysages marins nous tiennent compagnie pendant des kilomètres. Toujours spectaculaires, toujours différents. Lorsque nous les quittons pour aller vers l’intérieur des terres, découvrir la forêt qui n’est jamais bien loin, nous rencontrons nos premiers wapitis de Roosewelt et surtout faisons connaissance avec les séquoias, impressionnants géants en route vers le ciel, qu’ils semblent ne jamais atteindre. 

 

 

Redwood National & State Park en abrite des centaines, les plus hauts au monde. Mes pas me conduisent dans un conte de fées qui est pourtant bien réel. Impossible de rester insensible à une telle majesté. Impossible de ne pas se sentir minuscule dans ce monde de colosses. Impossible d’expliquer ce que je ressens.

Un peu plus loin, Howland Hill Road, une piste sinueuse d’une quinzaine de kilomètres qui se fraie un passage entre les plus vieux de ces arbres est une pure merveille de la nature. Un étonnement continu mêlé à un sentiment d’incrédulité que je n’oublierai jamais.

Nous sommes désormais à la frontière avec l’Oregon, Nous quittons la Californie pour mieux y revenir en fin de voyage…

Quinze jours plus tard, nous voilà de retour. Tahoe Lake et Mono Lake nous annoncent une Californie bien différente de celle des côtes du Pacifique. Un brin plus intime peut-être, routes sinueuses qui montent et descendent, forêts qui s’ouvrent et se referment, regard qui se perd entre terres agricoles et paysages montagneux.

 

 

Lee Vining est une bourgade qui annonce fièrement ses 1397 habitants. Nous y reprenons nos forces dans un motel sympathique avant d’affronter Tioga Road qui grimpe jusqu’à 3000 mètres avant de redescendre vers le coeur de Yosemite National Park.

Un concentré de nature à l’état pur: falaises de granit dénudées, forêts qui commencent à prendre les couleurs de l’automne, lacs et torrents, prairies alpines qui incitent à la promenade. 

 

 

Le temps se gâte. Nous sortons à regret du parc pour atteindre la splendide maison que nous avons louée dans les environs de Mariposa, un vrai bijou caché dans la nature. Nous levons nos verres au retour du soleil demain matin.

Ce n’est pas une franche réussite. Il pleut à verse, le brouillard a envahi la vallée. Notre approche à Yosemite Valley ne s’annonce guère réjouissante. Dépité, je lance une boutade : « après l’averse, le beau temps ».

Et le ciel m’écoute. Un soupçon de bleu dans les nuages, un éclair de soleil traversant le rideau de pluie. Bridavell Falls annonce la couleur. Le ciel s’ouvre et quelques gouttelettes ne nous empêchent pas de parcourir le chemin qui nous conduit à elle.

Les deux vedettes du parc nous apparaissent, tout d’abord émergeant dans les nuages et le brouillard, puis illuminées par le soleil.

 

 

C’est magique, d’une beauté à couper le souffle. Et nous n’avons pas encore tout vu. En route pour Glacier point, au bout d’une route en cul-de-sac qui monte jusqu’à 2200 mètres.

Une courte tempête de neige mêlée à la grêle essaye en vain de nous barrer le passage. Peine perdue, nous savons que le plaisir est au bout du chemin.

Mille mètres plus bas s’ouvre devant nos yeux ébahis un panorama grandiose avec Half Dome, Vernal et Yosemite Falls en toile de fond.

 

 

Un parc en chasse un autre. Découvrir Sequoia National Park a toujours été un incontournable lors de la planification de notre voyage. Nous avions raison de vouloir y venir…

Nous découvrons à nouveau le monde à la fois apaisant et intimidant de ces arbres majestueux. Un monde qui inspire silence et admiration comme l’écrivait quelqu’un plus doué que moi.

Les deux séquoias les plus connus au monde, Général Grant et Général Shermann sont des colosses impressionnants, d’une taille et d’une circonférence que l’on a de la peine à imaginer sans les avoir vus. Nul ne songerait à venir ici sans les admirer. Mais ils ne sont que les ambassadeurs d’une forêt enchantée. 

 

 

Se promener le long des sentiers qui la sillonnent, parmi une multitude de géants multi-centenaires, est une expérience mystique qui arrête le temps et plonge dans la méditation. Leurs troncs racontent à la fois l’histoire d’une époque révolue et celle de nos jours. 

 

 

Mais trêve de paroles. Il m’est impossible d’expliquer ce que je ressens. Il faut que vous veniez ici.

Pour notre part, nous revoilà à San Francisco, après une très longue étape de transfert. La boucle est bouclée.

 

 

Pas tout à fait. Que serait-il un voyage sans oiseaux ? Voici ceux de Californie, grâce à la patience de Claude et Louis qui ont su attendre que nous dénichions la perle rare… 

 

 

 

 

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