LA MAGIE DE BRYCE CANYON

♦ 6-7 mars 2017

   

Beaucoup de monde le décrit comme le plus beau parc des Etats-Unis. Louis et Claude, qui l’ont déjà vu il y a pas mal d’années, semblent partager cet avis. Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres et je pourrai bientôt vous le confirmer ou l’infirmer…

Nous parcourons un large plateau parsemé de forêts et bordé de montagnes sculptées. Mon regard plane, cherche et ne trouve pas.

-Où diable est-il ?- m’exclamé-je.

-C’est un canyon, il est dans le trou- me répond, goguenard, Louis.

Pourquoi je ne peux pas m’empêcher de me sentir un peu bête ?

Quatre heures de l’après-midi. Le temps est splendide. Nous franchissons les guichets d’entrée sans bourse délier. Grâce au « Beautiful Pass » ce sésame qui donne accès à tous les parcs nationaux américains pendant une année. Un souvenir de notre voyage à Hawaii. Louis parque la voiture, un peu trop lentement à mon goût…

Un panneau indique « Sunset Point ». Encore quelques pas et j’y suis. Et je me fige, devant autant de beauté.

               
               

Sous mes yeux, la nature déploie un spectacle extraordinaire, l’un des plus beaux tableaux que j’aie jamais pu admirer. Des centaines et des centaines de flèches rocheuses multicolores et de toutes les formes. Bouche bée, je me demande comment elle a pu sculpter un tel chef d’oeuvre. Eau et gel ont bâti pendant des millions d’années des cathédrales vivantes qui ne cessent de bouger entre ombres et lumières.

Encore aujourd’hui, je ne sais pas trouver les mots pour décrire une telle merveille. Est-ce que nos images peuvent remplacer nos mots ? Je ne le croie pas, mais je n’ai rien de mieux à vous proposer…

                               

La nuit a été courte. Six heures moins quelques poussières… L’aube n’attend pas, même en vacances.

Les rangers dorment encore. Il n’y a personne dans les guérites de l’entrée du parc. Par contre, quelques courageux nous ont précédé à Sunrise Point, là où il faut être pour le lever du soleil. Il fait plutôt froid, nous sommes à 2400 mètres d’altitude et la neige est encore bien présente, au point d’interdire l’accès à l’un des points d’observation les plus courus.

Le soleil s’annonce. Les ombres s’enfuient paresseusement et les dentelles de Bryce Canyon se parent, ici et là,  d’une cacaphonie de couleurs à couper le souffle. La légende dit que les flèches et les rochers du parc étais jadis un peuple vivant. C’est certainement vrai car, sous les effets de la lumière, elles sont en perpétuelle mouvance.  C’est magique, tellement beau que je cesse de filmer.

Un groupe de crétins bruyants me gâche le spectacle. Qu’importe, je m’écarte de quelques dizaines de mètres et je repars dans mon rêve. Je voudrais que cela ne s’arrête jamais.

Les fragrances d’un bon petit-déjeuner me ramènent à la réalité.

                             

Plusieurs sentiers permettent de se promener dans le labyrinthe de cheminées de fées, rochers et murs de pierre du parc. Navajo Loop que nous empruntons nous amène au fond du canyon, 200 mètres plus bas,  à travers une gorge colorée. La neige vient de disparaître et nous marchons sur une glaise orange très glissante. Il faut faire attention, n’est-ce pas Christine ?

Nous ne sommes pas seuls, loin de là. Mais la beauté de ces endroits permet aisément de l’oublier. Et l’autre sentier que nous prenons pour remonter, Queens Garden Trail, est encore plus spectaculaire. Une boucle d’environ cinq kilomètres qui nous ravit. Malgré nos âges respectables, nous n’avons même pas mal aux jambes.