Nous quittons Cap Town sans avoir pu admirer la ville depuis la Table Mountain. Ce matin encore, elle se cache derrière son chapelet de nuages, bien que le ciel soit assez dégagé et que le soleil nous tienne compagnie.
Nous empruntons à nouveau la Chapman’s Peak Drive. Une fois franchi le cap où nous nous étions arrêtés il y a quatre jours, elle plonge, creusée dans la roche, virage après virage, vers le bord de l’océan, tellement belle que j’en ai le soufle coupé. Dommage qu’elle soit si courte…
False Bay nous accueille. Pendant plusieurs kilomètres nous longeons les franges d’une immense « township », premiers et derniers signes d’une réalité africaine que nous n’avons fait qu’effleurer, immergés jusqu’au cou dans le cocon sécuritaire que le tourisme a créé au Cap.
La route côtière est moins spectaculaire que nous pensions. Changement de programme. Coupons par les montagnes. C’est mieux, mais ça devient vite monotone. Nos regards se croisent, nous sommes tous surpris. Autant rouler pour arriver à Grootbos Nature Reserve pour le déjeuner.
Probablement la région dévoilerait ses attraits aux touristes moins pressés, qui prendraient le temps de flâner à droite et à gauche, en empruntant les petites routes qui la sillonnent. Mais nous avons fait un choix. Il faut l’assumer.
Forest Lodge et ses chalets sont enfouis dans 24000 hectares de fynbos, ce maquis local, entre mer et montagne. Le coup d’oeil est superbe. L’accueil de Virginie, notre hôtesse belge qui n’a pas perdu son accent natal malgré les années sud-africaines, l’est tout autant.
Pendant que Delphine perfectionne ses qualités de cavalière et que Françoise se prélasse autour de la piscine, nous autres marchons vers la mer. Depuis une veille caverne, jadis habitée, les vagues de l’océan dessinent des arabesques toujours différents et toujours fascinants.
Le coucher du soleil arrive. Que demander de plus ?