LES ROCHEUSES EN LONG ET EN LARGE

♦ 5 septembre 2014

   

Après un petit-déjeuner insignifiant et minimaliste pris au Mount Royal Hôtel, nous nous engouffrons dans des décors superbes : un pic enneigé par ici, une montagne burinée par la pluie et le vent par-là, des forêts par-ci,  par- là. C’est beau, mais la véritable autoroute à quatre pistes, qui s’étend en largeur, est une vilaine blessure à l’intimité des paysages.

-Un wapiti, un mâle- s’exclame Louis. Coup de frein brutal, débarquement immédiat. Mais lorsque nous arrivons sur place, bardés de nos appareils photos, il a déjà disparu. Rêve ou réalité ?

         

   

   

Revenons sur terre. Un café à Lake Louise ? Pourquoi pas, d’autant plus qu’un superbe magasin d’articles sportifs nous tend les bras. Notre péché mignon, à Christine et  à moi-même. Un véritable cauchemar pour nos cartes de crédit…

Pas bien loin, le lac homonyme est un incontournable des Rocheuses. Nous ne faillirons pas à notre devoir de touriste lambda. Comme vous pouvez l’imaginer, nous ne sommes pas seuls.

     

                                               *cliquez sur le « ground squirrel »

         

Le soleil brille dans le ciel, mais les hautes montagnes qui entourent le lac projettent leur ombre sur ses rives. Le contraste entre couleurs chaudes et froides est saisissant. Le site est magnifique. La forte présence humaine ne parvient pas à l’enlaidir. Nous longeons avec plaisir le rivage du lac. Des panneaux indiquent la présence d’ours. Dans une autre vie, peut-être… Les ground squirrels, grassouillets et très peu farouches abondent. Eux aussi ont appris à profiter de la présence des touristes.

Un peu plus haut, au bout de quelques kilomètres d’une route que des panneaux définissent parcours de montagne à prendre avec les précautions d’usage, bien qu’il s’agisse d’une autoroute (à deux seules pistes, il est vrai), se niche Moraine Lake, plus intime, plus encaissé que son frère aîné. Ses eaux azur incitent à la pause.

         

               

Pourquoi s’en priver ? Un cincle d’Amérique nous tient longtemps compagnie. Un casse-noix aussi. Nous avons beau les appeler, les ours ne viendront pas.

                     

Il est temps de quitter l’Alberta pour la Colombie Britannique, le parc national de Banff pour celui de Yoho. Une route en lacets quitte l’axe principal. Elle monte en longeant une rivière assez impétueuse, se faufilant dans une belle forêt, en contact direct avec la nature. C’est réjouissant. Nous parvenons enfin aux Takakkaw Falls, l’une des chutes les plus hautes du Canada.

                                                   

Un sentier longe la rivière. A la poursuite d’un cincle d’Amérique, Christine déniche notre première empreinte d’ours. Demi-tour immédiat. Certes, elle n’est pas de première fraîcheur, l’empreinte bien entendu, mais je tiens encore à ma femme…

Nous sommes bientôt aux pieds de 254 mètres d’eau qui tombent à pic de la falaise, sans cesse alimentée par le glacier au-dessus d’elle. A un bon tiers de son parcours, un plateau rocheux offre à la chute un tremplin idéal pour un saut périlleux du plus bel effet.

La journée s’achève. Nous retournons sur nos pas en empruntant la Bow Valley Parkway, de Lake Louise à Banff. Le soleil couchant dessine des arabesques qui se renouvellent sans cesse dans les feuillages de la forêt. Nous sommes aux aguets, mais nous ne croiserons pas le chemin des loups qui hantent, paraît-il, les parages. En revanche, voilà une biche et son faon qui traversent la route. Vision fugitive qui s’enfonce rapidement dans le sous-bois d’où ils nous observent un court moment, protégés par les branchages, avant de disparaître dans les profondeurs de leur repaire.