LÉOPARD, OÙ ES-TU ?

♦ 6 juin 2015

   

-Et les léopards- me demandez-vous ?

-Vous allez enfin en voir un ?- insistez-vous, un brin provocateurs ? Vous avez raison. Il nous manque toujours notre dernier big five. Les léopards du coin sont peu habitués à l’homme et difficiles à voir, paraît-il. Ce qui n’empêche pas Matthew et Musy de les chercher. Tiens d’ailleurs : ils ont repéré des traces sur la piste.

Musy descend de son perchoir. Il suit les traces qui s’enfoncent dans la forêt. Nous, on reste dans la voiture et faisons le tour de la broussaille. Efforts inutiles : mon chat préféré ne se montrera pas.

Autant dénicher un joli endroit où boire le café du matin. Je vous recommande la boisson locale : café, chocolat et amarula. C’est délicieux. Presque pas le temps de le déguster. -En voiture- s’exclame Matthew. C’est reparti.

Le rhino blanc que nous dénichons est certes un bel et puissant animal. Il a toutefois le défaut  de bouger très peu, occupé comme il l’est à brouter toute l’herbe de Phinda. Difficile de tourner des images originales. Celle-ci, car c’est une femelle, est accompagné de son petit. Comme un chiot, il profite d’un tronc coupé pour se gratter partout. C’est assez drôle.

             

               

Nous retournons au lodge à pieds. Matthew nous offre une petite promenade dans la forêt. Inutile de dire que nous suivons ses instructions comme des petits bons soldats. J’aurais bien aimé éprouver le frisson de la rencontre d’un fauve. C’est raté. Nous sommes partis à sept et nous prendrons le petit-déjeuner à sept…

Pas le temps de chômer. Nous repartons aussitôt au point d’eau du premier soir, dans l’espoir d’y retrouver les lions et d’assister à une chasse. Les lions sont bien là, mais ils profitent du peu d’ombre de quelques buissons pour échapper à une chaleur toute relative. Nous avons beau rester sur place une bonne heure, nous ne verrons que quelques bâillements. Quels animaux contrariants ! Christine et moi-même ne pouvons pas éviter de songer à leurs frères du Botswana qui, après trois heures de « planque », avaient daigné  bouger de quelques centaines de mètres, avant de se recoucher, malgré un troupeau de buffles tout près.

Enfin, s’ils n’ont pas envie de manger, nous le ferons volontiers à leur place. Mais, en attendant…

           

   

Mais pas question d’imiter les lions. La digestion se fera grâce aux soubresauts de la jeep. Aujourd’hui, l’après-midi nous offre des belles lumières : contre-jours, ombres et éclats de couleur, soleil colorant la plaine de toutes les nuances du jaune. C’est un moment de contemplation. Les animaux se cachent ou se dérobent à notre approche, telle cette lionne se promenant seule dans la savane qui se couche nonchalante lorsque nous essayons de la pister.

         

         

Le soleil s’en va. La pénombre envahit la plaine. C’est un moment privilégié qui ne dure jamais longtemps. Assez toutefois pour apercevoir nos trois frères guépards. Aujourd’hui encore la chasse a été bonne. Cela se voit. Avant de disparaître dans la nuit, ils marquent leur territoire.

         

                 

Ainsi semble s’achever une journée particulière, où nous avons beaucoup cherché et peu trouvé. Un verre de whisky à la main, nous nous attardons dans le boma, perdus dans nos pensées. Une genette, à plusieurs reprises,  et un bush baby, une seule fois, viennent nous rendre visite, sans doute attirés par les débris de saucisses et salades diverses. C’est à la foi beau et encourageant pour demain.