D’UN PARC À L’AUTRE

♦ 6 septembre 2014

       

Pas le temps de traîner au lit, ce matin. Un long parcours nous attend. Jasper, notre destination est à 300 kilomètres d’ici. Juste le temps d’un délicieux petit-déjeuner au Buffalo Montain Lodge et nous sommes partis.

La route 93 prend bientôt la relève. Elle se rétrécit et se fond davantage dans le paysage. Entendons-nous : ce n’est pas un chemin de montagne, mais au moins les quatre pistes de la route 1 ont disparu.

Elle devient belle, cette route. Les forêts qui nous entourent laissent parfois la place à un lac ou à une plaine drainée par une rivière. Pics enneigés, montagnes découpées, glaciers suspendus se succèdent. Néanmoins, elle finit par être un peu monotone. Impossible de sortir de l’axe principal et de partir à l’aventure, même brièvement. Les paupières de l’équipage se font lourdes. A tout de rôle, voire en même temps, chacun part dans ses rêves.

Pas pour longtemps. Un discret coup de frein réveille tout le monde. Nos premiers mouflons des Rocheuses sont en vue. Un, deux, trois, quatre… Ils sortent de partout. Visiblement, ils sont en train de remonter la gorge encaissée et pierreuse qu’enjambe le pont où nous nous trouvons. Il n’y pas de beaux mâles. Que des femelles et des jeunes. Tant pis, nous nous en contenterons.

   

     

Puis,une  longue montée annonce l’arrivée prochaine de Columbia Icefield. Les voilà d’ailleurs ces célèbres étendues de glace.

Nous observons un peu sceptiques le va et vient incessant des bus équipés d’énormes pneus qui conduisent les touristes, par paquets de 30 ou 40, sur la langue du glacier. C’est le tourisme moderne : venir, voir et repartir vers d’autres spectacles, si possible en bonne compagnie. Très peu pour nous, merci.

Vraiment ??

Pourquoi diable alors sommes-nous donc en train de cheminer sur le « Glacier Skywalk », une passerelle vitrée donnant sur le vide ? Tous les ingrédients sont là : queue d’attente, foule, cris d’excitation, tablettes utilisées pour photographier. Le glacier, lui, il était sûrement là aussi : il y a 200 ans peut-être.

                       

Sous un soleil torride (il fait 26 degrés), nous approchons de Jasper. La ville est plongée dans la nature, mais elle n’a pas le charme de Banff. Ses maisons, alignées le long de l’échiquier typique des villes nord-américaines n’accrochent pas le regard. Même les rues centrales, totalement dédiées au tourisme, n’ont pas de cachet.

L’appartement que nous avons loué est par contre parfait pour nous. Trois chambres, doubles services, grand salon, cuisine très bien équipée, tout y est. Dave et Honey, les propriétaires qui habitent au-dessus, sont d’une gentillesse exemplaire.

Nous dînons au « Cassios », un restaurant censé servir de la cuisine italienne. Oh, voyageur qui parvient  à Jasper, passe ton chemin…