OREGON : LES CÔTES ET L’INTÉRIEUR

 

Entre la Californie au sud et l’état de Washington au nord, de Brooking à Astoria, s’étirent cinq-cent-quatre-vingt-quatre kilomètres d’une route côtière peu habitée. Pas moins de quatre-vingt parcs et leurs sentiers permettent de s’évader, à la recherche de coins cachés. Trop tentant, n’est-ce-pas ?

Commence alors une aventure de plusieurs jours sur un littoral entre mer et forêt, une succession de plages de sable fin, falaises, formations rocheuses, criques et phares.

Des coups d’oeil fabuleux sur la côte, des promenades sur les plages en jouant avec  les marées, des pitons rocheux de toutes les formes qui se battent avec les vagues du Pacifique.

Eau, sable, roches et forêt. On pourrait croire que tout finit par se ressembler. Et bien, non. Chaque arrêt est différent.

 

 

Même lorsque nous nous arrêtons pour grignoter quelque chose…

 

 

La véritable vedette des côtes de l’Oregon est Haystack Rock, immense monolithe haut de 72 mètres. Que ce soit au coucher de soleil, dans la brume matinale ou sous un ciel menaçant l’averse, lui et ses sentinelles forcent l’admiration.

 

 

Il est temps de quitter l’Oregon pour le retrouver dans quelques jours, dans un contexte tout différent. Exit la mer, place aux fleuves.

L’apparition, près de Portland, de la très large Columbia River, quatrième fleuve des USA par son volume, ne laisse en rien présager la gorge aux parois abruptes recouvertes de forêts souvent ravagées par le feu.

Columbia River Gorge National Scenic Area est renommée pour ses paysages et ses cascades. Des agréables points de vue lorsque nous parvenons à emprunter la route 30, encore coupée ici et là à cause des incendies passés. Des sentiers qui sillonnent la forêt pour approcher les chutes. Jolies images, mais elle me laisse sur ma faim. Je m’attendais à bien mieux.

 

 

Une courte déception vite oubliée. L’ intérieures de l’Oregon nous offre des paysages variant sans cesse qui ne manquent pas de nous rappeler d’autres voyages : les terres d’Afrique avec leurs collines parsemées de broussailles et de buissons ou encore Moab avec leur falaises et ses pitons rocheux. Nous roulons vers Spray, au coeur de John Day Fossil Beds National Monument, l’un des plus riches gisements de fossiles, de plantes et de mammifères au monde.

Jadis jungle préhistorique luxuriante, la région s’est transformée, au gré des éruptions volcaniques, en un haut désert parsemé de formations rocheuses imposantes et de collines multicolores.  La John Day River que nous suivons apporte une touche de couleurs supplémentaires avec sa végétation abondante et verdoyante. Elle nous permet aussi une rencontre inattendue.

 

 

Un coin enchanteur où les couleurs dansent au gré de la lumière, un coin changeant au décor façonné par le temps. Clarno avec ses cathédrales de roche volcanique s’élevant au milieu du désert. Painted Hills et ses collines striées d’or, rouge, noir et orange. Sheep Rock où les strates d’une couche rocheuse issue  des cendres d’éruptions volcaniques reflètent une ombre turquoise. 

 

 

Ce matin, le soleil qui nous a très souvent accompagné dans notre voyage a disparu. Il a plu cette nuit et le ciel n’annonce rien de bon. Depuis la fenêtre , je vois, au loin, la forêt entourant Crater Lake plongée dans la brume. Même lui nous conseille de rester au chaud de notre maison.

 

 

Car il fait froid et souffle un vent tenace. Mais vous nous connaissez. Nous tentons notre chance. J’ai lu quelque part qu’en automne le temps peut changer en quelques minutes…

Lors d’une éruption du volcan Mazama, une caldeira s’est formée, en raison de l’effondrement du sol dû à la compression et à l’expulsion du magma. La pluie et la neige fondue a crée Crater Lake, le lac le plus profond des États-Unis. Presque six-cents mètres.

Le premier point d’observation de la route qui en fait le tour sur une cinquantaine de kilomètres nous offre des vues splendides, malgré la grisaille. La surface du lac évoque le plomb fondu.

 

 

Puis, il disparait. La brume a gagné. Il ne nous reste que la pluie et un vent glacial. Mais nous avons gagné notre pari, tout de même.

Nous allons quitter définitivement l’Oregon en explorant les vastes marécages de Lower Klamath National Wildlife Refuge, qui font frontière avec la Californie. L’occasion d’apercevoir un coyote plonger dans les eaux d’un canal pour fuir notre approche.

 

 

Et quelques oiseaux qui vont enrichir notre collection.

 

 

 

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