VERS LE PARC NATIONAL DU GRAND TÉTON

 

• 7 au 9 octobre 2023

 

Plus de 600 kilomètres séparent Grand Lake de Dubois, porte d’entrée du parc national du Grand Téton. Difficile d’envisager de les parcourir en un seul jour, même pour des grands rouleurs comme nous.

Nous ferons étape à Rawlins.

 

 

L’occasion, tout d’abord, de découvrir les ravages des feux de forêt dont on parle si souvent ces derniers temps. Nous avons déjà vu des forêts victime d’un incendie, le Canada et les États-Unis étant des territoires sensibles à ce fléau. Mais jamais dans ces proportions. Pendant des kilomètres et des kilomètres nous traversons des immenses forêts réduites à des troncs carbonisés, sorte de cure-dents géants. Ici et là, quelques pins ont sauvé leur écorce, allez savoir pourquoi.

Spectacle sinistre et fascinant à la fois. On a beau savoir que le feu régénère la forêt, il nous est difficile d’imaginer des arbres repousser par ici.

Puis, la forêt, ou tout au moins ce qu’il en reste, cède sa place à une succession de ranches immenses, tellement étendus que le bétail se cache à nos yeux. Je me pose la question de savoir pourquoi les exploitants ont besoin d’autant de place. Je n’aurai pas de réponse.

Il est nettement plus aisé d’apercevoir des groupes de Pronghorns ou Antilopes d’Amérique, qui ont entamé leur migration hivernale.

 

 

Cette drôle d’Antilope, qui n’en est pas une, peut atteindre une vitesse de pointe de 98 km/heure. Si nous l’avions su à temps, nous aurions évité de les poursuivre pour obtenir le cliché du jour.

Autre endroit, autre animal. Rawlins n’est qu’une ville très banale. Mais les Cerfs mulets semblent en avoir une autre opinion.

 

 

Si Rawlins ne nous laissera pas un souvenir impérissable, il n’en va pas de même de Dubois, où nous passerons les prochaines deux nuits.  Ce village-rue, qui annonce fièrement 911 âmes, a gardé ses airs sympathiques de Far West. Il y a même un improbable saloon comme jadis. Et, dans cette Amérique puritaine qui considère la cigarette comme le danger absolu, on peut même y fumer. Ravi de constater qu’il existe encore des Américains qui osent braver les interdits, je ne vais pas m’en priver.

 

 

Une splendide forêt parée ici et là des couleurs d’automne, éclairée par de nombreuses prairies aux tons pastels qui font contraste à la neige fraichement tombée, surmontée de pics déchiquetés, nous accompagne dans notre approche du parc. Nous nous attendons à apercevoir un ours à chaque virage. Des panneaux électriques les annoncent d’ailleurs sur la route.

En vain, même pas un élan.

Le Grand Téton et sa chaîne, eux, sont bien présents. Visibles de loin, avant l’entrée du parc, ils dominent le paysage. Ils nous accompagnerons tout au long de la boucle d’une centaine de kilomètres que nous parcourons sur les deux rives de la Snake River.

 

 

Très joli décor, certes. Mais un peu répétitif. Je attendais davantage de la visite de ce parc. La route 191 qui le longe d’un côté est très passante. Usagers ordinaires et touristes se la partagent. Quelques belvédères, des courts chemins qui conduisent à la rivière.

Sur l’autre bord, le chemin qui conduit à Jenny Lake est plus intime. Mais la forêt empêche notre regard de se perdre dans l’infini.

Je crois que mes compagnons d’aventure ressentent la même chose. Deviendrions-nous blasés ? Je ne crois pas. Si c’était le cas, nous cesserions de voyager.

Plus simplement ce parc demande probablement  de le parcourir à pied, sur l’un ou l’autre des ses nombreux sentiers pour mieux apprécier ses trésors.

Mais nous ne pouvons pas tout faire.

Nos amis les animaux ne sont pas très présents non plus. Un ou deux pronghorns, quelques cerfs mulets, un troupeaux de bison bien trop loin à nos goûts.

Des harles bièvres un peu plus proches.

 

 

Heureusement, Louis a l’idée géniale d’emprunter une rare route secondaire non goudronnée, qui quitte la US 191.

Un gros bison mâle sort de la forêt, s’arrête à quelques mètres de la voiture, masse imposante de poils et de muscles. Puis, il s’approche. Voudrait-il nous charger ? Non, il cherche simplement un arbre où se gratter.

Christine est notre spécialiste « élans ». Elle nous l’avais déjà prouvé en Norvège et dans les Rocheuses. Elle nous signale un mâle, surgi du néant, dans la prairie. Il traverse la route, quelques centaines de mètres derrière nous. Nous partons en chasse et parvenons à le retrouver. Un arbre, un buisson, une branche. Il y a toujours un obstacle pour le cacher.

Toujours ?

 

 

 

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