L’ALGARVE

 

A l’extrémité sud du Portugal, cent-cinquante kilomètres d’un littoral riche en plages et un climat très favorable en toute saison, font de l’Algarve une destination touristique très recherchée et très fréquentée.

Une bonne raison pour que nous l’évitions.  Mais les côtes de l’Algarve sont également connues pour abriter une faune ailée très importante. Dans la vie, il faut savoir faire des compromis, n’est-ce-pas ?

 

♥♥♥ Parque Natural da Ria Formosa

 

Zone humide internationalement reconnue, la Ria Formosa est un labyrinthe de canaux, d’îles, de marécages et de bancs de sable, qui s’étend sur 60 kilomètres du littoral de l’Algarve, entre les plages de Garrão et de Manta Rota. Les oiseaux y vivent ou y font escale.

Son seul défaut est d’être difficilement atteignable. Le bateau mis à part, seuls quelques rares chemins permettent d’y pénétrer.

Nous avons laissé notre voiture dans un parking près de l’aéroport de Faro et nous parcourons les premiers mètres du Caminho do Ludo.

 

 

Il est neuf heures du matin et nos amis prennent leur petit-déjeuner. Un goéland leucophée avale son crabe tellement vite que la surprise nous empêche de le photographier.  Il n’en va pas de même pour les cigognes et les spatules.

 

 

Il faut les avaler la tête en premier, pour éviter qu’elles ressortent illico presto. Et les anguilles ne se laissent pas faire.

Le chemin est très fréquenté : promeneurs avec chien ou sans, cyclistes et coureurs à pieds ne manquent pas. Peut-être contribuent-ils à rendre plus difficile notre défi avec les fauvettes mélanochéphales qui nous fuient. Mais nous finirons par gagner.

 

 

La marée est basse. Les marais salants regorgent de limicoles et d’autres oiseaux. Nous progressons très lentement, aux aguets de la photo du siècle. Même si Christine et moi-même formons un duo rodé qui sait laisser la place au mieux placé, une petite et saine rivalité silencieuse existe bel et bien entre nous.

 

 

Nous apercevons au loin le premier observatoire du chemin. Inconsciemment peut-être, nous accélérons notre rythme. Espoir de voir d’autres oiseaux ou besoin de nous reposer un instant ?

Nous n’y resterons pas longtemps. Tout au fond du bassin, deux mouettes et peut-être un chevalier aboyeur. Pas de quoi nous inciter à patienter.

Quelques centaines de mètres. Les marais salants ont laissé leur place à une joli bois de pins qui s’ouvre sur roseaux et lagune d’eau douce. Voilà l’autre observatoire.

Des dizaines et des dizaines de canards siffleurs et souchets qui soudainement s’envolent pour se poser à l’autre bout de l’étang. Le vol d’un rapace leur a fait peur.

Ils reviendront, il suffit de savoir attendre.

 

 

Notre première talève sultane est dans la boite. Normal, elle ne pouvait manquer, étant l’oiseau symbole du parc.

 

♥  Parque ambiental de Vilamoura

 

Un groupe de pies bleues nous tient compagnie lorsque nous déjeunons sur la terrasse de l’appartement loué à Quinta do Lago, dans un magnifique parc. Il virevolte sans cesse et il n’est pas évident de réussir une bonne photo de ce splendide oiseau.

 

 

De bonne augure pour la suite de la journée ?

Nous avons choisi de quitter la côte pour explorer l’intérieur des terres. Notre but n’est pas bien loin de notre logis.

 

 

 

C’est sans compter avec l’infernale circulation de la région. L’on construit partout ici pour attirer le touriste. Des quartiers entiers, souvent luxueux, qui, soit dit en passant, n’ont rien à voir avec le tissu urbain local. Les infrastructures suivent, évidemment. Le résultat n’est pas toujours attrayant.

Trêve de mauvaise humeur. Nous voilà sur place, bardés de tout notre matériel, prêts à l’aventure, comme toujours.

Des roseaux, puis des grands prairies arborisées.  Les oiseaux gazouillent, cachés. De temps en temps, ils veulent bien se montrer, très rapidement. Il faut faire preuve de patience pour parvenir à les identifier, voire à les photographier.

Sansonnet unicolore, moineau ibérique et serin cini nous échappent. D’autres n’y parviennent pas.

 

 

Nous avons déjà parcouru quelques kilomètres lorsque nous atteignons le premier observatoire. Noyé dans les roseaux, nous n’y verrons pas grande chose. Quelques pas encore et nous parvenons au deuxième.

Joliment placé, au bord d’une lagune, il semble très apprécié par ses habitants. Talèves sultanes, ibis falcinelles, grèbes castagneux, poules d’eau, sarcelles d’hiver et même martins pêcheurs.

Un bon moment que nous prolongeons.

Dommage que les oiseaux soient en plein contre-jour, ce qui n’est pas l’idéal pour la photographie. Essayons quand même.

 

 

Il s’agit maintenant de revenir. Nos jambes protestent.

 

♥♥ Lagoa dos Salgados

 

La baie d’Alvor, important site d’observation ornithologique signalé par nos guides, était notre but. Mais, même en début décembre, il y a un monde fou sur les chemins et les passerelles qui parcourent l’estuaire et la plage.

Nous y sommes venus, nous avons observé un court moment et nous sommes repartis. Le littoral d’Algarve a été sacrifié sur l’autel du tourisme.

Essayons donc autre chose. La lagune de Salgados est un autre lieux favorable, paraît-il. Lagune côtière typique, elle est alimentée en eau douce par deux rivières. L’eau salée pénètre dans les champs la bordant par le cordon dunaire.

 

 

Ici aussi il y a du monde, mais sans commune mesure avec Alvor et puis plusieurs visiteurs s’adonnent, eux aussi, à l’observation et la photo animalière.

La passerelle en bois est proche de l’eau, les oiseaux très nombreux, proches et lointains. Nous retrouvons notre plaisir.

 

 

Goélands et mouettes en images de fond, des hérons cendrés par dizaines, quelques hérons garde-boeufs. Nos jumelles vont et viennent. Elles ont l’embarras du choix.

 

 

Une journée mal commencée qui se termine bien, avec une nouvelle rencontre, au bout du chemin, de cet étrange oiseau venu d’Afrique.

 

 

 

retour à la page d’accueil

L’Andalousie