LA SAND RIVER

♦ 30 mai 2013

 

Aujourd’hui, nous avons prévu une escapade à la Sand River qui se trouve dans la partie sud-est du parc, là où très peu de touristes s’aventurent. C’est assez loin, car nous sommes actuellement au centre du Masaï Mara.

La piste se fraye un chemin entre les hautes herbes qui recouvrent la savane. Malgré l’habileté diabolique de Motoron qui est toujours le premier, et de loin, à apercevoir les animaux, nous n’avons rien à nous mettre sous la dent, à part quelques girafes qui ont de la peine à dissimuler leurs 5 mètres de hauteur. Ici, les rangers ont décidé de ne pas brûler la savane, ce qui fait enrager Michel. En effet, les hautes herbes éloignent les animaux. Seul la grande migration parvient à les écraser, mais c’est encore trop tôt dans l’année. Elle arrivera entre fin juillet et septembre, selon le rythme des pluies en Tanzanie, au Serengeti.

Au loin, nous apercevons les chaînes montagneuses du Rift. La piste est en mauvais état et nous roulons lentement, surtout qu’elle est parfois fréquentée par autre chose que les voitures.

 

 

 

 

Nous longeons maintenant la frontière avec la Tanzanie. Il y a même un poste-frontière qui est fermé. Les mauvais rapports entre le Kenya et la Tanzanie rendent impossible de passer d’un pays à l’autre, du Masaï Mara au Serengeti. C’est vraiment regrettable car traverser ces deux régions mythiques reste l’un de nos rêves.

Michel nous raconte que les Tanzaniens sont arrivés à arrêter le pilote d’une montgolfière qui s’était posée quelques centaines de mètres au-delà de la frontière kényane. Fort heureusement, les passagers avaient pu être reconduits au Kenya avant l’arrivée des militaires.

           

Les paysages changent. La plate savane a laissé la place à un terrain vallonné, très boisé. Des magnifiques arbres à saucisses semblent s’ériger en sentinelles solitaires. La Sand River va et vient, parfois souterraine, parfois formant des piscines peu profondes qui invitent à la baignade. Mais, si jusqu’à présent nous n’avons vu que quelques éléphants, il y d’autres bestioles par ici.

La piste devient de plus en plus difficile à suivre. L’herbe la recouvre presque entièrement. Nos chauffeurs avancent au pas pour trouver la bonne trace. La même herbe que de l’autre côté de la frontière on est en train de brûler, probablement dans le but de retenir chez eux le plus longtemps possible la grande migration des gnous.

Soudain, un choc sous la voiture. Une pierre cachée… Michel tourne le volant à gauche et la voiture part à droite. Impressionnant. La barre de direction s’est pliée m’explique celui-ci. Commence alors une leçon pratique du système « D » dans la brousse. En à peine une demi-heure, Michel et son équipe ont démonté la barre et l’ont redressée, à coups de masse et en la coinçant entre le parechoc arrière et les roues de secours. Même si elle ne ressemble pas tout à fait à une ligne droite, ça marche. La voiture obéit à nouveau à son chauffeur. Ouf, il était temps car la nuit commence à pointer son nez. Dans la région, elle tombe très vite.