Notre voyage s’achève. Dans quelques heures, nous quitterons Mala Mala pour Johannesburg et Genève. Mais il nous reste un dernier safari. Nous demandons à Matthew de retourner sur le lieu de l’attaque de hier soir, car nous souhaitons voir ce qu’il reste du buffle. En route, donc.
Mais Matthew s’écarte du bon chemin. Il veut terminer en beauté et nous conduit droit sur le léopard que nous avons tant cherché. Une magnifique femelle, probablement celle que nous avions aperçue le premier soir, est tapie derrière un buisson. Elle s’étire, chauffe ses muscles et s’apprête à partir en chasse.
C’est passionnant de la voir avancer lentement, pas après pas, profitant de chaque buisson et brin d’herbe pour se dissimuler aux yeux de ses proies. Pour avoir une chance de réussite, le léopard doit arriver à quelques mètres seulement de sa future victime. Il est passé maître dans cet art difficile, où sa ruse et son intelligence font merveille.
La voilà qui s’aplatit et rampe dans la broussaille. Nous voyons ses muscles se contracter. Elle est prête à bondir. Sur quoi? Nous n’apercevons aucune gazelle. Elle renonce enfin et change de secteur. Nous la suivons, presque honteux de gâcher sa chasse, mais bien décidés à ne pas la lâcher d’une semelle.
Ici même, il y a dix ans, Nick, notre guide de l’époque, nous avait expliqué que les léopards ne sont nullement gênés par la présence des voitures. Au contraire, ils l’exploitent pour arriver plus facilement à proximité de leur proie. C’est sûrement vrai. Mais depuis lors, les antilopes ont aussi appris que lorsque les voitures tournent au ralenti dans leur secteur, un léopard n’est jamais bien loin. Notre femelle ne mangera pas ce matin.
Qu’importe. Pendant quarante bonnes minutes, elle nous offre des dernières images de faune africaine d’une splendeur à couper le souffle. Pouvions-nous espérer mieux en guise de cadeau d’adieu ?
leofinal
Au fait, pourquoi adieu ? Ce n’est sûrement qu’un au revoir !