LE DELTA DU DANUBE

C’est un vieux, très vieux monsieur : 7000 ans au moins. Autant dire qu’il en a vu de belles…

Au fil des ans, coquin, il n’a jamais cessé de changer d’aspect. Un canal par ici, un lac par là, un marais tout près. Il en a traversé des crises, à commencer par la tentative de poldérisation sous le règne Ceaucescu, avec l’endiguement de ses canaux et l’assèchement de ses lagunes, pour continuer ensuite avec les conflits entre la Roumanie et l’Ukraine sur les eaux territoriales de la mer Noire, riches en gaz et pétrole, et poursuivre aujourd’hui avec l’explosion touristique, avec ses grands bateaux le sillonnant sans cesse.

Mais il toujours là et continue de progresser quelques mètres par an.

Nous avons quitté Tulcea depuis quelques minutes à peine et ignoré l’un des bras principaux du delta. La magie opère immédiatement et nous sommes conquis. 

L’eau et la nature ont façonné, et continuent à le faire, un labyrinthe de roselières, d’îles marécageuses, de lacs cachés et de canaux  qui se dérobent à notre vue. Ses eaux pures et transparentes dessinent des reflets toujours changeants, teintés des couleurs de l’arc-en-ciel. 

Méandre après méandre, une lagune couverte de nénuphars cède sa place à un couloir bordé de saules. Un marais se dessine peuplé de silhouettes d’oiseaux qui, dérangés, s’envolent devant nous.

Le delta, nous l’avons sillonné pendant quatre jours, du matin au soir, à bord d’un petit bateau, à la recherche de l’oiseau rare, d’un passage secret, d’une lumière exceptionnelle ou tout simplement de notre plaisir.

 

 

Dan nous accompagnait. Il serait réductif de le définir notre guide. Connaisseur extraordinaire du delta et de ses oiseaux et animaux, c’est un homme passionné et passionnant qui sait partager son enthousiasme.

Un « mare mulțumesc », Dan. Grâce à toi, nous repartons amoureux de ton delta !

 

Shadow
 
 
 

Trois cents espèces d’oiseaux, des millions d’oiseaux migrateurs, mille deux cents variétés de plaintes, quarante-cinq différents poissons d’eau douce, je ne sais pas combien de sortes de mammifères…

Nous avons vu et parfois photographié huitante-deux oiseaux différents, une tortue, quelques serpents d’eau douce et des milliers de grenouilles.

Suivez-nous…

 

♦ Les pélicans

S’il y a un seigneur du delta, c’est bien lui, cela ne fait aucun doute.

 

 

Deux des huit espèces de pélicans connues nichent dans le delta : le pélican commun et le pélican frisé. Trois mille couples environ.

Il n’est pas évident de faire la différence entre les deux espèces. Écoutons les spécialistes : le pélican frisé est très légèrement plus grand, sa tête est plus anguleuse et le dessous des ailes pratiquement blanc.

Nous avons essayé, mais sans garantie aucune.

Un, deux, trois, beaucoup…

 

 

Ceux-là, ce sont des pélicans blancs ou communs, comme vous préférez. Parole de Dan !

Dessous des ailes presque blanc, tête plus anguleuse… Nous avons appris la leçon. Voici donc leurs cousins frisés.

 

              *cliquez sur l’image

 

Comme tous les seigneurs, il est un peu vaniteux. Il aime être populaire, se parer de ses meilleurs atours et se pavaner dans son royaume. Mais pas de familiarité, s’il vous plaît ! Pas question de se mélanger avec ses sujets…

 

 

♦ Le pygargue à queue blanche

Avec une envergure atteignant 2,40 mètres, une longueur du corps allant jusqu’à 92 centimètres, le pygargue à queue blanche est le plus grand prédateur ailé d’Europe.

Autant dire qu’il aurait aisément pu prétendre au titre de seigneur du delta. Peut-être vexé de notre choix, il s’est montré de temps en temps, de loin, pour ensuite mieux se dérober à nos regards.

Après tout, chacun a sa fierté. Toutes nos excuses, monseigneur…

 

 

                                                 *cliquez sur l’image

 

En multipliant les ruses, Françoise et Christine ont néanmoins réussi à gagner la bataille…

 

♦ Les hérons

Des pélicans, des pygargues à queue blanche, certes. Mais les hérons… Du plus commun au plus rare, ils n’ont jamais cessé de jouer à cache-cache avec nous. Dissimulés dans les roseaux, perchés sur des arbres, chassant au milieu des nénuphars, se dérobant à notre approche ou attendant que nous trouvions le meilleur cadrage, il y en avait partout.

 

♦ Le héron crabier

A mes yeux, il gagne haut la main le trophée du plus beau. Avec ses plumes blanches nuancées de toutes les tonalités de l’orange, ses cheveux ébouriffés au vent, la tache sombre bleutée de son bec, il est tout simplement magnifique. Et pour ne rien rater, il est aussi le moins méfiant. Que demander de plus ?

Rien, évidemment. Admirons-le.

 

 

A terre, bien sûr, mais aussi en vol…

 

NIKON D500+28-300 mm  Iso 320-1/500-F 6.3-450 mm
NIKON D500+28-300 mm Iso 320-1/1000-F 6.3-105 mm
NIKON D500+28-300 mm Iso 320-1/500-F 6.3-450 mm
NIKON D500+28-300 mm Iso 320-1/1000-F 6.3-105 mm
NIKON D500+28-300 mm Iso 320-1/1000-F 6.3-105 mm
 
Shadow
 
 

♦ Le héron cendré

Le bateau a quitté Tulcea depuis 5 minutes… Un virage et voilà un superbe héron cendré au bord du Danube. Il nous regarde, nullement inquiet. Bien entendu, les appareils photographiques sont dans les sacs. Nous nous contentons de l’admirer, longuement.

Je suis étonné. Chez nous, ils sont très méfiants et il n’est pas facile de les approcher. C’est de bon augure pour la suite.

Eh bien, non. Car les hérons cendrés ont vite fait de reprendre leurs habitudes. Ils se laissent observer à la jumelle, mais ils se dérobent systématiquement à notre approche.

Il a fallu ruser, être rapides et avoir de la chance. Mais nous avons réussi, tout au moins une ou deux fois…

 

NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/160-F 5.6-450 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/500 F 5.6-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/4000-F 4-600 mm
previous arrow
next arrow
 
 
 

♦ Le héron pourpré

Plus rare, plus petit et plus discret que son cousin, le cendré, se cachant à merveille dans les roselières, chassant souvent à la tombée de la nuit, il est difficile à observer.

Quand vous avez la chance d’en apercevoir un, ses magnifiques couleurs vous laissent pantois, l’appareil photographique en berne.

Cette fois-ci, toutefois, mes compagnons de voyage ne se sont pas laissés surprendre…

 

 

♦ Le héron bihoreau gris

Vous avez dit méfiant ? Les hérons cendrés et pourprés sont des plaisantins dans le domaine. Le bihoreau est le maître absolu dans l’art de se montrer et de disparaître.

De loin, vous avez tout loisir d’observer sa silhouette trapue, les deux plumes nuptiales qui ornent sa tête; de près c’est tout une autre histoire.

Il y en a des dizaines et des dizaines dans le delta, un peu moins dans nos images…

 

 

♦ Le  blongios nain

Celui-ci est carrément mystérieux. On ne le voit jamais, éternellement caché dans les roseaux. Que voulez-vous, il est timide…

Nous avons eu une sacrée chance de l’apercevoir remonter un jonc secoué par le vent. Et encore plus de parvenir à le photographier !

 

 

♦ La grande aigrette

D’un nain à un géant… Avec son plumage blanc, paré de longues plumes en période nuptiale, et sa taille, vous ne pouvez pas la louper lorsque vous en apercevez une.

Jadis rare, à cause de la chasse qu’on lui faisait, à la recherche de ses plumes ornementales qui finissaient sur les chapeaux des dames de la bonne société, elle est actuellement en expansion. 

 

 

♦ L’aigrette garzette

La petite soeur était beaucoup plus présente que son aînée, tout au moins lors de notre découverte du delta. Parfois en groupe, souvent solitaire, elle n’a jamais été facile à approcher.

Mais peut-on échapper à des chasseurs aussi expérimentés ?

 

SONY A77II+TAMRON 150-600 mm Iso 250-1/640-F 7.1-900 mm
 
Shadow
 
 

Son pêché mignon ? S’envoler pour ensuite revenir au même endroit. Une fois que vous l’avez compris…

Voici le résultat.

 

 

Et pour finir en beauté…

 

 

♦ Les grèbes

Nous ignorons s’il y en a d’autres, mais nous avons vu trois espèces de grèbes lors de notre séjour.

 

♦  Le grèbe jougris

Plutôt rare et difficile à observer chez nous, il semble être commun dans le delta. Légèrement plus petit que son cousin, le grèbe huppé, les deux côtés de la tête nettement gris le rendent facilement identifiable.

 

 

♦ Le grèbe huppé

Celui-là, par contre, est commun sur nos lacs. Ici, certains nichaient encore au milieu des nénuphars, d’autres, plus rares, promenaient fièrement leur marmaille…

 

 

♦ Le grèbe à cou noir

Enfin le troisième. Une image volée, de loin, car il n’est pas facile à observer et à approcher car il se tient souvent là où l’eau est peu profonde.

 

 

♦ Le martin pêcheur

Certes, les nids sont assez faciles à repérer, tout au moins par Dan. Mais, il faut encore savoir s’ils sont occupés,  la montée des eaux obligeant parfois ces oiseaux à déménager…

Nous voilà donc, immobiles, dans le bateau échoué sur la berge, à fixer une branche. Au-dessus de nos têtes, un soleil de plomb nous fait des clins d’oeil. Trente-cinq degrés à l’ombre et il n’y pas d’ombre…

Une demi-heure s’écoule. Nous l’avons bien mérité !

 

SONY A77II+TAMRON 150-600 mm Iso 3200-1/1000-F 6.3-900 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500*200-400mmIso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 100-1/250-F 4-600 mm
 
SONY A77II+TAMRON 150-600 mm Iso 3200-1/1000-F 6.3-900 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500*200-400mmIso 200-1/400-F 4-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 100-1/250-F 4-600 mm
previous arrow
next arrow
Shadow
 
 
 

♦ Les guifettes

J’aurais dû écrire la guifette… Car la guifette noire, nous l’avons à peine entrevue dans nos jumelles, virevoltant au loin, très au loin, au milieu de ses consoeurs, les guifettes moustac.

Christine est toutefois parvenue à voler une image. Poitrine et tête noire, impossible de se tromper.

 

 

A quelques mètres de nous, les autres, les guifettes moustac, nous ont par contre offert des ballets extraordinaires, à la chorégraphie changeant sans cesse, le coassement des grenouilles en accompagnement musical.

Un grand spectacle et nous n’avons pas payé de billet d’entrée…

 

 

Allez, elle est tellement sympa qu’elle mérite bien un joli portrait.

 

NIKON D500+28-300 mm Iso 200-1/2000-F 5.6-450 mm
 
Shadow
 
 
 

♦ Le cormoran

La vie d’un poisson est rude dans le delta. Echappé aux pélicans, il risque de tomber sur un cormoran… Prédateur redoutable, il est capable de rester sous l’eau une minute entière.

Une colonie entière a élu domicile quelque part sur des grands arbres. Nous la voyons et surtout nous l’entendons de loin.

 

 

Ce sont des grands cormorans. Le cormoran pygmée est aussi présent dans le delta, mais seul Dan en a vu dans ses jumelles…

 

♦ L’ibis falcinelle

Avec lui, les poissons n’ont rien à craindre. Il ne mange que des mollusques et des insectes…

A première vue et de loin, l’ibis peut paraître noir. Mais en réalité c’est un oiseau de couleur rouille avec des splendides reflets verts qui brillent sous la lumière du soleil.

 

SONY A77II+TAMRON 150-600 mm Iso 150-1/500-F 6.3-600 mm
NIKON D500+200-400 mm Iso 200-1/500-F 11-600 mm
 
Shadow
 
 

♦ La cigogne blanche

Nous n’avons pas croisé beaucoup de villages dans le delta. Mais chacun d’eux avait au moins son nid de cigognes. A cette époque, les petits n’étaient plus vraiment petits, mais ils étaient encore au nid…

 

 

Pour la petite histoire, nous avons même vu, en vol et assez longuement, la très rare cigogne noire. Mais nous n’étions plus dans le delta…

 

♦ Les rapaces

Nous avons déjà parlé du pygargue à queue blanche. Il est plutôt rare, alors que le busard des roseaux plane sans cesse sur les roselières du delta, en y plongeant pour attraper sa proie.

Autant l’admirer dans nos jumelles. Il ne s’est jamais approché à une distance raisonnable de nos appareils.

Quatre faucons crécerelles, une famille entière, s’est par contre longuement exhibée au-dessus de nos têtes. Les jeunes apprenaient le difficile art de voler…

Un agréable moment.

 

 

Et Françoise, avec son objectif survitaminé, est parvenue à capturer une image d’un faucon hobereau, un petit rapace qu’il n’est pas facile de distinguer d’une crécerelle. Il est juste un peu plus petit, plus sombre et il a des jupes rougeâtres pas évidentes à voir en pleine lumière.

 

CANON POWERSHOT SX50 HS 4,3-215mm Iso 80-1/400-F 6.5-1270 mm
 
 
 
 

♦ Le rollier d’Europe

Son cousin africain, le rollier à longs brins, a toujours été le chouchou de ces dames. Je ne compte plus les arrêts dans la savane, les cris d’admiration et les rafales photographiques… Magnifique oiseau, c’est vrai.

Notre lascar à nous n’est pas mal non plus. Êtes-vous d’accord ?

 

 

♦ La huppe fasciée

De couleur fauve orange, les ailes et la queue bariolées de noir et de blanc, une longue huppe orange aux pointes noires et un long bec arqué. Impossible de la confondre avec un autre oiseaux.

Après moult tentatives ici et là dans le monde, il nous a fallu venir dans le delta pour enfin en obtenir quelques clichés !

 

 

On peut faire mieux… Mais ce n’est qu’un début !

 

♦ Les rousserolles

Effarvatte ou verderolle ? Verderolle ou effarvatte ? Je laisse à Dan et à d’autres ce choix cornélien.

Ces deux oiseaux qui se cachent dans les roseaux pour mieux remonter sur les tiges et chanter à tout va sont pratiquement identiques. Seul leur chant les différencie vraiment : mélodieux celui de la verderolle, bien plus monotone celui de l’effarvatte. Autant dire que pour moi, il est impossible de les distinguer.

Ah, oui ! J’oubliais. L’effarvatte a des pattes tirant au rose, celles de la verderolle sont brunâtres. Facile à voir de loin et lorsque la lumière du soleil modifie les couleurs…

Quoi qu’il en soit, elles sont très photogéniques tant l’une que l’autre.

 

 

♦ La grenouille

Vous vous êtes certainement demandés pourquoi il y a tant d’échassiers dans le delta. Si vous n’avez pas su trouver la bonne réponse, la voilà en image.

 

 
 

Elles sont partout, dans l’eau, dans les arbres et dans les prairies. Et, bien qu’elles soient la pitance préférée de hérons et garzettes, il en reste encore.

En voici la preuve.

 

 

♦ Les autres

Au gré de nos planques, lors de nos déplacements ou tout à fait par hasard, il nous est arrivé de rencontrer d’autres habitants du delta. Souvent de manière fugitive, rarement plus d’une fois.

Alors, si vous le souhaitez, asseyez vous devant la télévision et regardez.

 
 
previous arrow
Barge à queue noire
Glaréole à collier
Tadorne de Belon
Bergeronette grise
Bruant des roseaux
Bergeronnette des ruisseaux
Corneille mantelée
Bruant proyer
Couleuvre à collier
Fuligule milouinian
Poule d'eau
Cistude d'Europe
Coucou gris
Echasse Blanche
Canard chipeau
 
next arrow
Shadow
 
 
 

Et ne vous endormez pas, le spectacle est terminé !

Enfin, pas tout à fait. Il vous reste une petite séquence vidéo.