Avant le petit-déjeuner, nous ne résistons pas au plaisir d’aller retrouver nos amis colorés. Il fait beau et la lumière est excellente, nous sommes pratiquement seuls. C’est l’occasion parfaite pour une dernière séance photographique. On ne sait jamais, nous aurions pu rater celle de hier soir…
Un dernier regard à Borgafjördur Eystri, au demeurant un endroit à découvrir, même si les macareux ne vous tentent pas, et nous sommes en route, tout d’abord sur la 944, puis sur la 925, qui longe la rive gauche du Lagarfljot. Le tableau est plus sauvage, plus intime que sur la rive droite. La présence à nos côtés de la rivière y joue sûrement un rôle. Un coup d’œil par ici, un coup d’œil par-là, nous retrouvons le plaisir de rouler dans la nature islandaise.
La route 953 est, à nos yeux, l’une des plus belles d’Islande. Christine et moi, nous nous la sommes offerte une première fois sous le soleil, puis une deuxième dans une purée de pois qui ne nous avait pas empêchés de l’apprécier. Aujourd’hui, pour notre troisième essai, le soleil est là, mais aussi la neige, encore très abondante.
La piste monte dans un décor sauvage, intact et coloré. L’eau ruisselle de partout, sous forme de dizaines de chutes qui dévalent les pentes et de torrents qui apparaissent et disparaissent entre les plaques de neiges. La terre, à peine réveillée, se pare de toutes les nuances du brun.
Puis, nous parvenons aux hauts plateaux, où quelques moutons, surgis de nulle part, s’enfuient devant nos voitures. Plus bas, beaucoup plus bas, le Mjoifjördur, taquin, apparaît et disparaît. Commence une descente vertigineuse, anoblie par la présence d’une des plus belles chutes d’Islande, Klifbrekkufossar, qui descend, tumultueuse, escalier après escalier, pour mourir à nos pieds.
Le fjord, éblouissant sous la lumière d’un soleil resplendissant, apporte de la douceur aux paysages. La piste suit, paisible mais étroite, sur son flanc gauche. Les oiseaux marins abondent. Nous jouons une partie de cache-cache avec un plongeon imbrin. Avec un peu de patience, nous la gagnons. Dommage pour le contre-jour.
Depuis la terrasse de Solbrekka, une « guesthouse » magnifiquement située, souvent citée par les internautes, nous levons nos verres à l’Islande, terre fabuleuse et envoûtante.
C’est cette image que je garde à l’esprit. Elle m’accompagne jusqu’à Reydarfjördur, gros bourg désert et sans attrait. Nous l’avons choisi uniquement pour sa proximité de Seydisfjördur. Demain, nous allons embarquer sur le Norröna. Ce sera le début d’un long retour sur Genève, par la mer et par la route.
Il est désormais temps de songer à une nouvelle aventure !