♥ PRÉAMBULE
Un très court séjour, cinq jours, déplacements compris, que je ne pensais pas raconter ici.
Mais la Camargue et ses splendides paysages, où nous ne retournions plus depuis 2008, et la multitude d’oiseaux que nous avons pu observer m’ont fait changer d’avis !
♥ NOTRE ÉQUIPE
Françoise et Dominique ne connaissaient pas encore ce coin du monde.
C’est désormais chose faite.
♥ NOTRE VOYAGE
Saintes-Maries-de-la-Mer n’a guère changé depuis notre dernier passage. Certes, quelques maisonnettes ont poussé ici et là, un hôtel ou deux ont gagné une étoile, mais elle reste le petit bourg rural, aux ruelles étroites et pavées, entouré de marais, d’étangs et de prairies, où le tourisme, bien que très présent, n’a pas de prise destructrice.
Nous avons déniché une maison d’hôtes, le Mas de Cabidoules, qui est un petit véritable joyau donnant sur l’étang des Launes. Deux chambres extrêmement confortables et un couple de propriétaires charmant et sympathique. Cela commence bien.
Le lever du soleil, un petit-déjeuner plus loin. Cela continue. Nos souvenirs nous poussent à rechercher une route que se faufile à travers les étangs. La D85a en réalité.
Quelques centaines de mètres, les dernières maisons derrière nous et déjà nous apercevons nos premiers flamants, icônes et princes des lieux.
Ils ne sont pas seuls. Quelques avocettes élégantes leur tiennent compagnie. Elles portent bien leur nom : silhouette effilée et élancée, grâce des mouvements, vol gracieux et harmonieux. Un vrai plaisir des yeux.
Rose, noir et blanc…Les images s’estompent déjà. Le regard se laisse envoûter par l’immensité des vastes espaces qui s’égaient dans l’horizon. Une vrai invitation à la balade.
Un oiseau inconnu se moque de nous. Perché sur une tige de buisson, il refuse de se tourner vers le photographe. Mais nous gagnerons la bataille.
Nous parviendrons à l’identifier uniquement grâce aux spécialistes de « oiseaux.net ». Une cisticole de joncs femelle.
Nos pas s’égarent à travers la sansouire, cette plaine recouverte de salicornes, tantôt submergée, tantôt asséchée. Elle forme une ceinture aux lagunes saumâtres et nous offre l’occasion de quelques rencontres. Notamment celle avec le goéland railleur que nous n’avions pas encore vu.
Le temps passe. Pourquoi pas ne pas aller piqueniquer dans la réserve du Petit-Rhône ?
Mais nos estomacs devront attendre. Il y a d’autres priorités.
Certes, la réserve (entrée payante, 7 Euros) est joliment située, mais elle est plutôt désertée en cette période de l’année. Des courts chemins parviennent à deux observatoires inconfortables et mal conçus. Les fenêtres d’observation sont tellement étroites qu’il est difficile d’identifier les quelques rares bécassines des marais, chevaliers et peut-être vanneaux huppés qui se mêlent aux très nombreux cygnes et canards colverts qui peuplent les deux étangs. Impossible ou presque d’utiliser des télé-objectifs.
Il existe un troisième observatoire, plus moderne parait-il. Il est individuel (drôle de choix). Nous n’avons pas le courage d’y parvenir.
On ne vit pas que d’oiseaux ! Saintes-Maries-de-la-Mer regorge de restaurants entassés le longs de ses ruelles, souvent espaces minuscules que seule une véranda plastifiée rend plus accueillants. Tous proposent produits de la mer et viande de taureau, l’autre animal icône de Camargue.
Nous testons l’un des quatre établissements conseillés par Grégoire, notre hôte. La Brasserie des Arènes. Un patron pittoresque, saucisson de taureau en entrée, comme il se doit. Seiches, pieds-paquets et côte de veau pour les autres, hamburger pour moi. Une bonne table.
Le soleil se fraye un passage parmi les nuages. Un café vient me sortir des mes rêves. Un busard des roseaux mâle plane dans le ciel. Une autre journée commence.
La réserve naturelle de Camargue est la plus ancienne de France. Elle couvre un immense territoire, mais ses points d’accès sont situés au bord de l’étang de Vaccarès, le plus grand de Camargue, de l’étang du Fangassier et de la mer.
Commençons par la Capelière, le centre administratif du parc. Un sentier se faufile tout d’abord dans la forêt, pour s’ouvrir sur la sansouire et les roselières. L’occasion d’observer nos premiers limicoles. Un chevalier culblanc et une bécassine des marais, très loin, à peine visibles, cachés dans les herbes d’un îlot. Invisibles pour le commun des mortels, pas par Françoise, oeil de linx.
Plus proches, d’autres chevaliers. Arlequin ou gambette ? Ce n’est pas évident car leur livrée internuptiale leur a fait perdre leur nuances colorées. Allons-y, voici les deux !
Mais ils ne sont pas seuls…
L’accès au Salin de Badon et à ses sentiers de découverte est malheureusement interdit, à cause de travaux. Filons jusqu’à la mer et à l’étang du Fangassier.
Nous renouons contact avec les flamants. Ils sont nombreux, mais assez lointains. Pas terrible pour la photo… Mais il y a toujours une exception à la règle.
La digue à la mer a été pensée et construite pour isoler le delta du Rhône des eaux de la mer. Du phare de la Gacholle jusqu’à Saintes-Maries-de-la-Mer, douze kilomètres d’une route accessible uniquement à pieds ou en vélo vous conduisent au coeur de la réserve.
Deux étranges oiseaux nous souhaitent la bienvenue. Des cochevis huppés, une nouveauté pour les ornithologues en herbe que nous sommes.
Nous avalons notre sandwich, buvons un coup de rouge pour reprendre des forces. La suite sera moins heureuse. Quelques rougequeues noirs s’ébattent dans les salicornes, mais c’est tout.
Nous rebroussons chemin. De toute façon, nous n’aurions pas pu aller jusqu’au bout.
Une bonne douche et nous sommes prêts pou l’apéro et le reste. La Table du 9 nous offre tout cela, avec un service attentionné et de la bonne cuisine. Pour ma part, j’apprends que le veau n’est pas coupé et cuit comme chez nous. Une leçon à retenir.
Notre troisième et dernier jour d’observation s’annonce. Au programme la visite du Parc ornithologique du Pont de Gau, à quelques encâblures de notre gîte.
Je suis sceptique. Les mots « parc ornithologique » m’inspirent une certaine méfiance. Je n’aime pas du tout les jardins zoologiques, même ceux qui se veulent modernes.
Et bien, je me trompe complètement. Le parc s’étend sur 60 hectares et il sillonné par des sentiers parsemés d’observatoires. Les oiseaux et les animaux y sont totalement libres d’y venir, d’y rester et d’y repartir. Un véritable bijou, taillé dans la nature.
Les flamants sont partout, dans les étangs et dans le ciel. Un spectacle qui se renouvelle sans cesse, car ils bougent, se chamaillent parfois, s’endorment pour mieux se réveiller.
Entre un observatoire et une plateforme, nous chassons les petits oiseaux. C’est plus difficile, car ils profitent de chaque arbre ou buisson pour nous narguer. Nous avons même cru apercevoir une Bouscarle de Cetti, nicheuse dans le coin. Mais comment en être sûrs ? Elle a disparu un instant après s’être montrée…
Même lui ne parvient pas à les attraper !
Revenons à nos affûts. Chevaliers et bécassines des marais. Il y a de quoi déclencher …
Huit kilomètres de chemins parcourus. Nous sommes au bout de nos surprises. Enfin, presque.