LE PRINTEMPS EN CAMARGUE

 

♥ PRÉAMBULE

 

Nous l’avions promis, nous allions revenir en Camargue.

Nous avons l’habitude de tenir nos promesses. Nous voici donc aux Saintes-Maries, en cette fins du mois de mars 2023.

Une petite semaine pour renouer des liens avec nos amis les oiseaux et pour découvrir, peut-être, de nouvelles facettes de ce beau coin du monde.

 

NOTRE ÉQUIPE

 

En novembre 2022, Christine et moi-même avions redécouvert le plaisir d’un voyage en amoureux…

 

Pourquoi pas ne pas récidiver ?

 

♥ NOTRE VOYAGE

 

Dès notre arrivée aux Saintes-Maries-de-la-Mer le décor est planté. Malgré la sécheresse évidente des champs et des prairies , l’eau a rempli les lagunes et les marais en faisant disparaître des chemins connus ou en rendant improbable l’approche du front de la mer.

Étonnamment, mouettes, goélands et autres oiseaux semblent déserter ces plans d’eau et nous commençons à craindre d’être arrivés à la mauvaise période. Crainte vite dissipée, car l’étang bordant le Mas des Cabidoules (nous retournons toujours dans les endroits que nous avons adorés) est bien plus peuplé que lors de notre premier séjour. Même une talève sultane pointe son bec…

Mais trêve de mots, allons prêter allégeance au suzerain de Camargue.

 

 

 

 

Il est déjà beau lorsqu’il se promène indifférent à l’admiration de ses sujets. Il devient magnifique lorsqu’il s’envole pour l’un des coins secrets de son royaume.

 

 

 

 

La grandeur d’un roi se juge à l’importance de sa cour. La sienne est immense, peuplée de personnages haut en couleurs.

Tiens, l’Ibis falcinelle, par exemple.  Le souverain le tient un peu à l’écart, peut-être jaloux des reflets de ses toilettes aux couleurs flamboyantes, qui peuvent lui porter ombrage. 

 

 

 

 

L’élégance de l’Avocette est plus discrète. Portée avec nonchalance, elle passe presque inaperçue.

 

 

 

 

Quant à l’Echasse, en parfaite courtisane, elle papillonne sans cesse. Parions qu’elle doit être au courant de tous les secrets des alcôves.

 

 

 

 

Il n’y a pas de roi sans armée. Tout de blanc vêtue, cuirasse étincelante, celle-ci patrouille sans cesse le royaume.

 

 

 

 

Trêve d’imagination… Le village de Saintes-Maries est idéalement placé pour partir à la découverte des lieux où nous pouvons admirer les oiseaux de Camargue.

Nous avions déjà découvert, lors de notre précédent voyage, le  parc ornithologique du Pont de Gau, sis à quelques kilomètres de notre logis. Cette immense étendue parsemée de lagunes et marais, sillonnés par des chemins qui donnent accès à de nombreux observatoires et plateformes, est l’endroit idéal pour observer de près flamants et autres oiseaux aquatiques ou pour y faire des rencontres inattendues.

Il est juste question de chance et de persévérance.

 

 

 

 

Autre endroit connu : la Réserve naturelle de Camargue et la digue à la mer. Quelques kilomètres supplémentaires, une quarantaine.

Même si nous avons l’impression que la réserve est un peu le parent pauvre de Camargue (les travaux aux Salins de Badon s’éternisent, le centre de la Capelière est fermé le mardi alors qu’il est annoncé ouvert et le sentier d’observation aurait besoin d’un coup de pinceau rénovateur), la région est un autre paradis pour les ornithologues.

 

 

 

 

Un peu plus loin, presque par hasard, nous assistons au fascinant ballet du goéland railleur, ce goéland différent des autres par sa silhouette affinée et élégante mise en valeur par le rose subtil de sa poitrine. C’est un oiseau plutôt rare dans nos coins et nous nous régalons du spectacle, en oubliant les nombreux moustiques qui, eux, se régalent de notre sang.

 

 

 

 

Puis, c’est la digue à la mer. Des oiseaux s’envolent à nos pieds pour disparaître dans la sansouire.  Quelques dizaines de mètres et cela recommence… Ils jouent avec nos nerfs et nous ne parvenons même pas à les identifier.

Remontons dans la voiture, c’est un excellent camouflage. Je roule au ralenti. En voilà deux qui prennent leur bain dans une flaque d’eau. Je gagne quelques mètres, Christine se cache derrière la portière. Encore raté !

Les pipits spioncelles ont remporté plusieurs batailles, mais nous avons gagné la guerre !

 

 

 

 

Les limicoles sont là. Par dizaines, mais très loin. Ils courent sur la plage inaccessible ou pataugent dans quelques centimètres d’eau. A la jumelle, nous distinguons la démarche caractéristique des gravelots, l’avancée saccadée d’un groupe de bécasseaux, les silhouettes plus facilement identifiables des chevaliers gambette et arlequin.

Des longues attentes, cachés dans la voiture, dans l’espoir qu’ils veuillent bien s’approcher. Notre patience sera rarement récompensée…

 

 

 

 

Il est temps de découvrir de nouveaux endroits. Amélie et Grégoire, nos adorables hôtes, nous ont conseillé le Centre du Scamandre, une réserve naturelle pas bien loin de chez eux, 25 kilomètres à peine.

 

 

 

Conseil avisé, car l’endroit est magnifique. Un parc ombragé donne accès à un réseau de passerelles bordant ou traversant un  étang. La vue s’ouvre sur l’immensité de l’eau.

De nombreuses plateformes et un observatoire jalonnent ce parcours. Si vous voulez changer de paysage, vous n’avez qu’à emprunter l’un des sentiers qui longent les roseaux ou plongent dans la forêt.

Et voici le cadeau de bienvenue ! Un chant inhabituel attire notre attention. Une Rémiz penduline sautille entre les branches nues d’un arbre à quelques mètres de nous. C’est un grand moment, malheureusement trop court. Christine et moi-même nous n’en avions jamais vu.

 

 

 

 

Flamants, mouettes et cormorans sont trop loin aujourd’hui. Plus près de nous, d’autres petits oiseaux qui pourtant n’abondent pas en cette période de l’année en Camargue.

 

 

 

 

Nous avons beaucoup aimé. Cerise sur le gâteau, une Bouscarle de Cetti salue notre départ. Encore un oiseau que nous avions vu une seule fois dans notre vie d’observateurs.

 

 

 

 

Une nouveauté en attire une autre. Le marais de Vigueirat est un peu plus loin de notre camp de base, mais cela reste dans nos cordes.

 

 

 

 

Un site naturel très bien géré, multipliant les propositions pour faire découvrir et apprécier la nature au grand public.

Heureusement, en ce vendredi matin, nous sommes presque seuls pour apprécier les sentiers qui longent le marais, s’en écartent pour traverser les zones humides ou se perdent dans les bois environnants.

L’observation ornithologique y est aisée et passionnante, la pratique de la chasse photographique plus difficile. C’est vaste, très vaste. Un endroit où il faut avoir la patience d’y venir et d’y retourner, encore et encore, d’attendre que l’un des nombreux pensionnaires du coin veuillent bien vous rendre visite.

 

 

 

 

Une invitation à revenir en Camargue ?