Petite communauté autonome, coincée entre la mer et la montagne, la Cantabrie n’occupe que le 1% de la surface espagnole.
Petite, mais disposant d’une faune importante et variée tant en forêt que sur le littoral, fortement sculpté par les nombreuses rivières descendant des montagnes.
C’est vers ce littoral que nous dirigeons. Bien que passablement peuplé, il abrite les zones humides les plus importantes du nord du pays.
♥♥ Los marismos de Santona
Essentiels pour la migration et l’hivernage de nombreuses espèces, ces marais, entrecoupés de garrigues, prairies et plages, s’étendent sur quelques milliers d’hectares autour de Santona.
Cent trente oiseaux différents y ont été répertoriés. Alors, allons-y, nous parviendrons bien à en observer quelques-uns.
Lagunes à gauche, lagunes à droite, eau douce et eau salée, une route étroite et très fréquentée qui les traverse. Et des oiseaux. Impossible de s’arrêter : des appels de phares en face, des regards impatients à l’arrière…
Je trouve finalement un endroit où me parquer. Il ne nous reste qu’à revenir à pied vers cette vasière qui nous intéresse. Plus facile à dire qu’à faire. Nous risquons à tout moment d’emboutir un camion ou une voiture.
La pluie s’en mêle. Elle nous laisse juste le temps de quelques clichés.
Un observatoire nous offre un abri, mais les oiseaux se cachent aussi. Retournons à la voiture.
Santona, en tant que ville ne nous intéresse guère. Les marais l’entourant par contre oui. Ils regorgent de canards. Mais il pleut à verses maintenant. Impossible d’emprunter le chemin qui les parcourt. Encore une fois la route n’offre aucune possibilité d’arrêt. Il ne nous reste qu’à revenir sur nos pas et rejoindre Cicero, où nous allons dormir. De toute façon, la lumière a disparu.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Le soleil est revenu. Une fois n’est pas coutume, je suis parvenu à convaincre Christine à un réveil bien matinal. De quoi faire un petit tour le long de la Ria de Tetro qui traverse Colindres, un gros bourg accolé à Cicero, pour se jeter dans la mer cantabrique.
Hier, nous avions aperçu canards et échassiers, éloignés par la marée basse. Aujourd’hui, l’eau a déjà atteint le rivage, alors que le jour se lève. Nos amis ailés sont plus près, mais toujours trop loin.
Une évidence s’impose : l’observation ornithologique en milieu côtier dépend des marées. Elle demande de les connaître et du temps, temps qui manque parfois aux voyageurs pressés que nous pouvons être.
Les marais de Santona auraient certainement mérité que nous nous y arrêtions au moins un jour de plus. Non seulement c’est un bel endroit, mais il est aussi riche en possibilités d’observation.