LA SERENISSIMA

Mieux vaut tard que jamais… Jamais un dicton n’a été si approprié. Il nous a fallu un voyage de plus pour que la ville des Doges trouve sa place dans nos coups de coeur !

                           

Certains l’aiment pour sa richesse culturelle, d’autres pour son côté mondain, d’autres encore parce que c’est la ville qui faut avoir visité… Tous, nous les premiers, adorent arriver par la lagune, avec la piazza San Marco en point de mire, se régaler du Canal Grande, de sa circulation hétéroclite, de ses splendides palais d’une autre époque, désormais rongés par les eaux.

                         

Moi, je l’aime pour ses ambiances de cité unique, assise sur l’eau, regardant son passé pour ne pas voir son présent. J’aime franchir rapidement la foule qui s’amasse sur San Marco et sur les ponts du Rialto et de l’Academia, pour atteindre ses « calli » plus intimes où les maisons se serrent la main et où il faut parfois s’arrêter pour laisser passer le rare quidam que l’on croise. J’adore franchir les petits ponts qui enjambent les « rii », m’arrêter un moment, regarder les dessins de l’eau qui se colore de la vie de tous les jours.

           
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Je savoure le plaisir de flâner là où personne ne vas, me perdre dans les ruelles, aboutir à une impasse s’ouvrant sur le Canal Grande et ses palais d’autrefois.  J’apprécie de m’asseoir sur une terrasse et de regarder le linge qui bouge sur les fils tendus entre une maison et l’autre…

Un Vénitien m’a dit un jour qu’en l’observant on peut savoir qui habite dans la maison. Un gondolier qui fait sécher sa tunique, un artisan qui ne parvient pas à faire disparaître les taches de son jeans, une famille nombreuse dont les chemises ont toutes les tailles…

                         

Il me plaît d’être ce même gondoliere qui amène sa barque d’un geste sûr vers la lagune où le soleil couchant mue les éclaboussures de la rame en gouttelettes d’or fondu, le « campanile » se découpant en toile de fond.

                         

Enfin, la nuit tombante, lorsque les touristes ont quitté Venise pour regagner la terre et que seuls quelques badauds paressent sur la piazza San Marc,  j’adore laisser le temps s’écouler sur les notes jouées par l’orchestre du Florian ou du Quadri…

Venise, ville intemporelle, au futur incertain, tu es ensorcelante.

Et toi, qui me lis sans jamais être venu ici, ne perd pas ton temps. Casse ta tirelire, saute dans un avion, rejoins-moi… Les bons hôtels sont chers, parfois même très chers, mais rien ne saurait remplacer quelques nuits passés dans la ville et non pas à Mestre ou ailleurs. Palazzo Stern, par exemple, avec ses quelques chambres et sa terrasse donnant sur le Canal Grande.  Tu pourras prendre l’apéritif sur l’une des dizaines de terrasses des restaurants, « trattorie » ou *locande » qui animent Venise. On s’adressera à toi en anglais, même si tu parles un italien parfait, mais avec le sourire et la gentillesse. Plus tard, tu te lèveras de table en te disant que tu as mangé convenablement, mais que tu n’a pas retrouvé le charme de la cuisine italienne de qualité. La prochaine fois, tu iras au Bistrot de Venise, une table gastronomique doublée d’un service de qualité et d’une bonne carte des vins. Ou alors à la Trattoria Giorgione à Castello pour déguster des excellentes pizzas et poissons à un tarif très raisonnable. Et, si tu as encore un peu de temps, prends le « vaporetto » pour l’île de Murano. Tu y trouveras « Ai Piantaleoni » un restaurant où l’on sert une cuisine inventive, goûteuse et bien présentée.