Hier, 11 août, nous avons atterri à Sitka, depuis Seattle. Juste le temps de donner un coup d’oeil à cette petite ville sans prétention, qui est cependant nichée dans un cadre naturel splendide.
Pourtant Sitka a joué un rôle important dans l’histoire de l’Alaska. Entre le XIIX et le XIXème siècle, le baron Baranov, dirigeant de la Compagnie russe d’Amérique qui exploitait la chasse aux fourrures des loutres de mer et des otaries, en fit sa capitale.
Deux grandes batailles mirent aux prises les Russes et les clans des Tlingits, les Amérindiens établis dans la région. Chassé de son fort qui fut détruit, il revint conquérir l’île deux ans plus tard.
De nos jours, il ne reste plus aucun signe de cette page d’histoire. Sauf peut-être une collection de totem et une église orthodoxe qui rappelle l’influence russe dans le coin…
Mais revenons à aujourd’hui. Nous attendons impatiemment sur le quai le zodiac qui doit nous amener à bord du Kruzof Explorer, le bateau qui nous fera découvrir pendant sept jours une facette de l’Alaska que Christine et moi connaissons peu, nouveauté absolue pour Claude et Louis.
Il faut avouer que nous sommes tous les quatre un peu excités par cette aventure. Nous avons longuement cherché une solution nous écartant du tourisme de masse. La croisière proposée par cette compagnie sur un bateau n’emportant que douze passagers, à la recherche de la faune locale et surtout des ours dans des paysages de rêve, nous a semblé alléchante.
Nous quittons Sitka avec un sacré retard par rapport au programme, sans aucune explication. Passons… Tel un fantôme, le bateau se fraye un passage entre îles et îlots, avec les crêtes des montagne en toile de fond. Superbe.
Le lendemain, le zodiac nous amène sur la rive. Une courte promenade dans une forêt pluviale magnifique et nous sommes de retour sur le bateau qui reprend sa navigation.
Notre première journée laisse déjà présager ce qui sera, malheureusement, la suite de notre aventure. Une communication pratiquement inexistante, deux jeunes guides n’ayant aucune expérience de l’animation d’un groupe et manquant singulièrement d’enthousiasme, des excursions certes intéressantes mais trop courtes, des temps de navigation interminables.
Heureusement, nous évoluons dans des paysages absolument splendides, même sous la pluie et le brouillard qui nous accompagnent parfois.
Sans oublier, les longs moments passés à scruter eau et forêts, à la recherche de la faune locale. Avec un certain succès, il faut l’admettre.
Je crois pouvoir affirmer sans peur d’être contredit que nous étions tous les quatre heureux de débarquer à Juneau le 19 août, dans une ambiance de totale indifférence d’ailleurs. Certes, nos aventures passées nous ont conduits dans des endroits où nous avons vécu des moments extraordinaires et notre jugement est influencé par ces expériences. Mais notre départ de voyage, sans être une déception absolue, nous laisse sur notre faim. Le moins qu’on puisse dire est que le rapport qualité/prix de cette croisière est décidément mauvais.
Mais cessons de nous morfondre et réjouissons nous de regarder d’autres images.