Nous sommes au milieu des années soixante. Adolescent, je dévore les récits de Walter Bonatti, grandissime alpiniste qui s’est mué en explorateur des grands espaces pour un hebdomadaire de l’époque. Une photographie me fascine. Un grand loup gris s’est approché de son bivouac et l’observe, fier, sûr de lui et nullement menaçant.
Est-ce que cette image est à l’origine de ma passion pour les loups ? Je n’en sais rien, mais il me plaît de le croire.
Dans nos voyages, il nous est arrivé de nous approcher de lui, comme ce jour de septembre, au sommet de la Denali Highway, en Alaska. Cinquante centimètres de neige fraîche ne portent que les traces des pneus de notre voiture. La route fermera le lendemain. Seuls, nous levons nos verres à la beauté. Un hurlement retentit dans le lointain, s’approche en glissant sur les eaux glacées du lac, s’éloigne vers les forêts enneigées. Un autre lui répond, plus proche, plus puissant. Nous cessons de respirer, mais ils ne viendront pas.
Au fil des années, les livres de David Mech et de Luigi Boitani, les esquisses de Robert Hainard, les sublimes photographies de Jim Brandenburg ont nourri ma passion.
Animal intelligent et rusé, rendu méfiant par la folle persécution humaine, le loup est difficile à dénicher et à observer. L’espoir de l’apercevoir a peuplé pendant longtemps mes rêves…
Et puis, presque inattendue, il y a eu cette rencontre avec le loup arctique à Seal River Heritage Lodge, il y a juste quelques mois, dans le grand nord canadien. Assurément l’un des grands moments de ma vie.
Le rêve a été assouvi, mais l’espoir de le revoir, de le rencontrer à nouveau demeure.
♦ NOTRE ÉQUIPE
Claude et Louis, Louis et Claude. Qui d’autre peut être aussi inconscient pour nous suivre dans notre quête ? Au fil des voyages, une complicité et une amitié certaine sont nées et nous accompagnent dans nos aventures. Et ce n’est pas fini, rassurez-vous…
♦ NOTRE VOYAGE
Depuis quelques années, lors de l’élaboration de nos projets de voyages, nous songions à partir à la recherche du loup. Toutefois, mes recherches sur le web ne m’avaient jamais permis de dénicher la perle cachée capable de nous faire frétiller. Quelques pistes, en Alaska, en Espagne ou dans les pays de l’Est européen… Toutes me semblaient aléatoires. Impossible de dénicher un programme combinant une bonne chance d’observation, un encadrement professionnel et un petit groupe de participants.
Les loups de Yellowstone et la Lamar Valley ? Pourquoi pas ? Mais les parcs américains sont bondés de touristes et nous avons appris à nous méfier des propositions « tourisme de masse ». Mais « Yellowstone Wolf Tracker » semblait s’écarter d’un tel profil. Des guides naturalistes encadrant un groupe privé à la recherche du loup et d’autres animaux du parc, sur un ou plusieurs jours. Des propos clairs, signalant qu’il est extrêmement rare de pouvoir approcher un loup et que la majorité des observations se font à la jumelle. Des expéditions en hiver, période la plus favorable et surtout peu fréquentée…
C’est parti !
Genève-Seattle-Bozeman en avion. Location d’un 4×4 pour atteindre le camp de base à Gardiner. Nous serons alors au départ de notre aventure. Trois jours à la recherche du loup, avec le secret espoir d’imiter Bonatti. J’ai hâte d’y être.
Bien entendu, vous pouvez embarquer avec nous !
Ou alors, comme d’habitude, venez nous rejoindre plus tard, en cours de voyage. Vous n’avez que l’embarras du choix…