Nous avons préparé notre aventure seuls en nous fiant à notre intuition et à nos lectures. Bien entendu, nous avons largement exploité les innombrables récits de voyage et les informations dénichés sur la toile.
Les premières réservations ont débuté en novembre 2018 et en février 2019 notre voyage était fin prêt.
Nous nous attendions à quelques contretemps. En réalité, tout a fonctionné comme nous l’avions imaginé, un vol mis à part que nous avons dû reprogrammer.
Deux exceptions confirment la règle. Nous nous sommes adressés à Far South Expeditions, à Punta Arenas, pour la traque au puma et la dernière semaine d’observation des oiseaux et à BirdsChile, à Puerto Varas, pour trois jours de découverte de nos amis ailés.
Ces deux compagnies méritent nos éloges et nous n’hésitons pas à les recommander à quiconque envisage de suivre nos expériences. L’organisation a été parfaite. Les guides se sont montrés non seulement très compétents, mais amicaux et très concernés par leur travail.
Tout au plus, nous pourrions être plus nuancés sur l’organisation logistique en général de notre séjour à Torres del Paine (organisation des repas, gestion des temps morts), mais le but principal, l’observation du puma, a été superbement atteint, malgré quelques difficultés de communication.
Autant l’avouer tout de suite. Nous avons beaucoup aimé l’Argentine, mais nous avons adoré le Chili. Peut-être parce que ce pays est un concentré de paysages qui changent sans cesse, alors que l’Argentine dissémine ses merveilles dans l’immensité de son territoire.
Sur le plan pratique, il faut toutefois préciser que le Chili est cher, même pour nous autres Suisses, tant sur le plan hôtelier que sur celui des restaurants, contrairement à l’Argentine. Nous avons d’ailleurs mieux mangé et mieux bu dans ce dernier pays.
Voici quelques adresses que nous avons retenues pour vous.
♠A Tilcara : « Arumi », un cadre sympa, une bonne cuisine locale servie avec recherche, une bonne carte des vins. Accueil et service agréables. Prix corrects.
♠ A Puerto Iguazu : « A Piacere« , grande salle et grande terrasse élégamment décorées, service impeccable, viandes rouges délicieuses et grands vins (Catena Zapata) à la carte à des prix corrects.
♠ A San Martin de los Andes : « Casona del Alto ». Villa superbe, genre bed &breakfast. Un cuisinier traitant et sa femme nous ont servi un repas gastronomique digne d’un restaurant étoilé. Le meilleur dîner de notre voyage.
♠ A Puerto Piramides : « L’Estacion ». Convivial et sympa. Une carte sans prétention, mais des plats très goûteux. Nous y sommes retournés trois soirs de suite…Essayez les vins de la bodega Noemia.
♠ A Punta Arenas : « El Fogon de Lalo ». Le décor ne paie pas de mine, mais les viandes sont excellentes et servie avec abondance. Vins de bonne qualité.
♠ A Punta Arenas : « El Disidente ». Un bar branché et un brin provocateur. On peut y déguster toute sorte de plateaux (viande, fromage, etc) qui peuvent constituer un repas dans un cadre sympa.
♠ A Puerto Santa Cruz : « Che Cauquen ». Restaurant local sans prétention. Vous y mangerez ce que le marché a mis à disposition du cuisinier. Pour nous, ce fut un excellent et très abondant asado.
Nous nous sommes parfois arrêtés une seule nuit, mais le plus souvent possible nous en avons passé plusieurs au même endroit, pour pouvoir profiter plus intensément de la région où nous nous trouvions.
Quelques logements nous ont enchantés et nous tenons à les signaler.
♠ A San Pedro de Atacama : « Atacama Planeta Lodge« , petite structure de 5 chambres tout à fait confortables, située à l’écart du village. Accueil d’une sympathie et d’une disponibilité extraordinaire de la part de Juan, le propriétaire, et de Katia, une Française qui gère l’hôtel. Petit déjeuner exquis. A retenir, si vous passez dans le coin.
♠ A Salta : « Chacana« . BB sis à quelques kilomètres de la ville. Chambres luxueuses parfaitement équipées. Hôtes d’une élégance exquise. Petit-déjeuner extraordinaire. La perfection existe.
♠ A Esteros del Ibera : « Posada Uguay« , nichée dans un bosquet, perdue entre les estancias et les marécages. Quatre chambres un peu rustiques, mais tout à fait confortables. Cuisine de bonne qualité. Un guide vous accompagne tous les jours dans la découverte des lieux. Un seul bémol : l’exploitation est récente et les animaux n’ont pas encore « découvert » les lieux. Cela aurait être précisé dans leur site.
♠ A Puerto Varas : « Enjoy Puerto Varas Hotel ». L’exemple parfait de ce que devrait toujours être un hôtel de classe supérieure. Excellent sous tous les points de vue. Le bar-restaurant sert une cuisine simple, mais de très bonne qualité.
♠ A Las Grutas : « Medanos Patagonia ». Quelques bungalows « self-catering » en bord de mer, dans une réserve naturelle. Confortable et bien équipé. Superbe coucher du soleil et promenades sur la plage. Très calme et romantique.
♠ A Punta Ninfas : « El Pedral« . Estancia d’époque perdue dans la pampa argentine. Accueil exquis, chambres et cuisine d’excellent niveau. Paysages extraordinaires que vous pouvez explorer seul ou avec un guide. La visite de la pingouinerie vaut son pesant en or…
♠ A Puerto Guadal : « Terra Luna Lodge ». Magnifique propriété sise sur les rivages du spectaculaire lac General Carrera. Accueil sympa de Philippe, son propriétaire français. Quelques chambres originales, dont celle où nous avons dormi, un bateau sur la plage. Très bonne cuisine et bon service. Possibilité d’effectuer des nombreuses excursions, selon la période de l’année. Chaudement recommandé.
Nous l’avons déjà écrit. Difficile, voire présomptueux, de porter un jugement sur des pays que nous traversons en tant que touristes, même si cette fois-ci notre séjour a été assez prolongé.
De plus, nous fuyons les villes et, tant Santiago que Buenos Aires sont des énormes métropoles qui jouent un rôle évident dans l’économie et le fonctionnement de leur pays respectif.
Tout en étant secoué par des manifestations violentes dont nous avons aperçu les effets mineurs à Punta Arenas où, le jour de notre arrivée, l’armée gardait les points stratégiques, le Chili nous a paru un pays où il fait bon de vivre.
Certes, ici et là nous avons pu apercevoir des signes évidents de pauvreté, même de misère selon nos critères. Mais les personnes que nous avons côtoyées semblaient vivre une vie normale. Leur principal souci revenant dans les discussions était celui de pouvoir fournir une éducation convenable à leurs enfants, faute d’un système éducatif fiable de l’État, ce qui les obligeait à recourir aux écoles privées, très chères.
Au vu des prix pratiqués par l’hôtellerie et la restauration, il est difficile de croire que la moitié des Chiliens dispose d’un revenu inférieur à 500 dollars mensuels comme affirmé par les médias, d’autant plus que les restaurants étaient surtout fréquentés par des locaux, à cette époque de l’année. Mais une phrase de Rodolfo m’a frappé. Il nous a dit un jour que les Chiliens ne demandaient qu’à avoir un travail…
La crise argentine est plus évidente, même aux yeux d’un observateur forcement superficiel. Tout d’abord, les pénuries d’essence en sont un signe parmi tant d’autres. Les salaires non versés aux fonctionnaires en sont un autre.
Nous avons traversé un ou deux parcs nationaux où les rangers censés les contrôler étaient totalement absents. Nous avons discuté avec un hôtelier qui nous a affirmé que son revenu actuel était divisé par dix par rapport à celui de quelque temps auparavant. Nous avons traversé une frontière où les policiers étaient dans leur maison en survêtement. Nous avons croisé des personnes proposant leur services pour des tâches anodines, en échange d’un pourboire. Il nous est arrivé de manger pour des prix dérisoires…
Mais tous ces problèmes n’empêchent pas Chiliens et Argentins d’être des personnes extrêmement agréables à fréquenter, très souriants, disponibles envers l’étranger et pour son accueil, ouverts à la discussion.
Nous avons été arrêtés par la police, omniprésente sur la route, à une bonne dizaine de reprises. Malgré des lectures alarmantes, les policiers se sont toujours montrés d’une politesse, voir d’une courtoisie remarquable. Il nous est même arrivé de discuter, dans notre espagnol hésitant, de nos pays respectifs.
Bref, nous sommes repartis du Chili et de l’Argentine en nous disant que peut-être nous y reviendrons. Cette idée nous nous avait jamais effleuré l’esprit lors de la préparation de notre projet.
Sur le plan photographique, Christine et moi-même avons pu tester nos nouveaux joujoux : Sony A7IIIR + 100-400mm pour moi et zoom Nikon 200-500mm pour elle. La majorité des photos et des videos sont notre oeuvre. Toutefois Sophie, Christian et Louis y ont contribué. Pas Claude, car elle a égaré ses cartes mémoire…
Si un jour elle les retrouve, nous lui garderons, magnanimes, une petite place sur son profil personnel.