Pourquoi ne pas l’avouer ? Le parc national de Torres del Paine et l’observation du puma ont toujours été le point central de notre projet de voyage.
Après moult contacts avec Far South Expeditions, la compagnie qui a organisé notre séjour, nous avons dû renoncer à partir seuls à la recherche du puma, essentiellement pour des raisons logistiques, paraît-il. Graham et Mary, un couple anglais de nos âges, passionné d’observation des grands prédateurs, et Jonathan, un Américain plus jeune, sont de l’aventure.
Il est cinq heures et demie du matin. Sebastian, notre guide, nous attend. C’est parti ! Direction le lac Sarmiento, où Jorge, le traqueur, pense avoir repéré les traces du Seigneur des lieux.
Une longue attente. L’excitation est retombée. On commence à papoter sec dans le bus… et soudain, surgi du néant, il est là. Il descend une colline, à quelques centaines de mètres. Premières images tremblotantes.
Mais elle (c’est une femelle, en réalité) s’approche. De plus en plus, jusqu’à traverser la route devant nous, nous jetant brièvement un regard indifférent.
Jorge nous emmène à sa poursuite. Le terrain est accidenté, vallonné. Elle disparaît pour mieux réapparaître, encore et encore.
C’est fascinant. Cinquante mètres, parfois vingt ou trente, nous épions chacun de ses mouvements. Son regard expressif, menaçant, qui nous avertit de ne pas aller trop loin, ses moustaches frémissantes, l’étrange cercle qui lui entoure le museau, son pelage d’un brun uniforme, sa magnifique queue, l’élégance et la souplesse de chacun de ses mouvements.
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Une heure, deux heures, davantage ? Je n’en sais rien. Comme toujours dans ces cas, le temps s’arrête. Mais il nous faut quarante-cinq minutes de marche pour retrouver notre véhicule.
Plus tard, dans l’après-midi, j’observe Sebastian fouiller les montagnes avec ses jumelles. Il m’a semblé voir quelque chose là-haut sur les rochers. Les silhouettes de quatre jeunes pumas se détachent sur l’horizon, ombres chinoises s’effaçant pour mieux revenir.
C’est le début d’une longue montée. Mais chaque mètre gagné à la pente en vaut la peine.
Ils attendent le retour de leur mère de la chasse. Nous attendrons avec eux.
Quelle journée ! Comment faire mieux demain ?
Mais Torres del Paine n’est pas seulement le puma. C’est une terre rude, sauvage, dépouillée et battue par les vents, dominée par les trois pics qui lui ont donné son nom et quelques glaciers.
Et c’est vivant !
Flamenco Chileno - Phoenicopterus chilensis
Flamenco Chileno y Cisne Coscoroba - Phoenicopterus chilensis et
Caiquen (pareja) y Pimpollo - Chloephaga picta et Rollandia rolland
Pimpollo - Rollandia rolland
Pato Rana de Pico Ancho - Oxyura jamaicensis
Vari Comun (F) - Circus cinereus
Vari Comun (M) - Circus cinereus
Pato Jergon Grande - Anas spinicauda
Pato Jergon Grande - Anas spinicauda
Zorrp Gris - Licalopex griseus
Chercan de las Vegas - Cistothorus platensis
Chercan de las Vegas - Cistothorus platensis
Run Run (M) - Hymenops perspicillatus
Loica Comun (F) - Sturnella loyca
Loica Comun (M) - Sturnella loyca
Colegial (M) - Lessonia rufa
Colegial (F) - Lessonia rufa
Rara (M) - Phytotoma rara
Fio-Fio - Elaenia albiceps
Aujourd’hui, nous n’avons pas pu retourner chez les jeunes pumas, bien que Jorge sache exactement où ils se trouvent. Ils sont fameux, car il feront l’objet d’un reportage de la BBC dans deux ans…
Une dizaine de photographes occupent déjà toute la place.
Demain est un autre jour.
Nous voilà embarqués dans deux 4×4. La piste est assez rudimentaire, mais nous avançons pour débarquer sur un haut plateau. Et nous grimpons, nous grimpons.
Ils sont là, enfin. Une heure de pur bonheur.
Miss « Torres del Paine » nous attend un peu plus bas. Les traqueurs l’ont désignée comme étant la plus belle du royaume. Peut-être grâce à ses yeux en amande.
-Où sont les mâles ?- me demandez-vous. Bonne question. Nous l’avons déjà posée.
Ils sont difficiles à voir car ils se déplacent beaucoup, paraît-il.
Et pourtant… Le dernier jour, en voilà deux. Tout d’abord très loin, à la jumelle, se prélassant sur une pente. Puis, un peu plus près, quittant une carcasse de guanaco, le ventre plein.