LA CARRETERA AUSTRAL

 

♦ 9 au 20 octobre 2019

 

Voulue par Pinochet pour désenclaver des villages chiliens isolés le long de la côte, construite par l’armée, à travers fjords, cols et roches glacières, elle fut commencée en 1976 et terminée en 2000.

Elle s’étire sur 1240 kilomètres, de Puerto Montt à Villa O’Higgins.

Dès les premiers bégaiements de notre projet de voyage, elle m’est immédiatement apparue comme étant incontournable.

Venant d’Argentine, nous l’atteignons à quelques kilomètres de La Junta. L’accueil n’est pas des meilleurs : il pleut.

Mais nous avons déniché la perle rare : un magnifique et très confortable chalet au sommet d’un parc tout autant splendide. Assis devant la cheminée, nous oublions l’adversité.

 

Le repas n’est pas à la hauteur de la beauté des lieux et, le lendemain, la pluie n’a pas cessé. Difficile dans ces conditions de marcher pendant des heures dans le parc national de Queulat comme prévu. Nous nous consacrerons à l’observation des oiseaux.

Quatre heures plus tard, nous avons parcouru uniquement une vingtaine de kilomètres… Assez cependant pour nous rendre compte que la Carretera ne traverse pas que des territoires sauvages et démunis de tout confort de la vie moderne. Bordées par les forêts et les chutes d’eau, plusieurs fermes  se succèdent. C’est même parfois plutôt bucolique. 

Malgré une lumière exécrable, la chasse commence plutôt bien.

 

 

Pour se terminer en apothéose…

 

 

La route comporte (hélas?) de longs traits désormais asphaltés. Elle est toujours belle et devient magnifique quand la piste revient, se faufilant dans des forêts entrecoupées de dizaine de chutes, côtoyant lacs et torrents. Magnifique, mais parfois difficile. Trous, bosses, fortes pentes et surtout un fond recouvert de gravillons qui peuvent être fort glissants. Il m’arrive de devoir récupérer la voiture lorsqu’elle décide de n’en faire qu’à sa tête.

 

 

Dans ces conditions, Christine boude lorsque je décide de continuer sur la piste alors qu’une rutilante nouvelle portion de bitume s’offrait à nous. Mais, mon plaisir mis à part, j’ai pris la bonne décision. Nous rencontrons enfin un groupe de caracaras huppés, dont nous avions à peine aperçu les plumes en Argentine. Ils nous offrent un long ballet plein de charme.

 

 

Après tant de kilomètres dans une nature splendide, Coyhaique nous apparaît comme une affreuse métropole… Mais il faut passer par là. Demain Claude et Louis vont débarquer à Balmaceda, l’aéroport de la ville.

Joyeuses retrouvailles. Pendant des kilomètres personne ne fait  vraiment attention aux paysages. Mais un groupe de cerfs huemules nous ramène sur terre. C’est une espèce en danger d’extinction et nous avons beaucoup de chance.

 

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L’immense lac Général Carrera, entouré de glaciers se réfléchissant dans ses eaux aux splendides dégradés de bleu, nous tient désormais compagnie. Il disparaît au gré d’un virage pour se dévoiler sous un nouvel aspect quelques centaines de mètres plus loin.

 

 

Il est temps de s’arrêter de rouler et de profiter de la beauté de la région. Un arrêt à Bahia Murta nous permet d’embarquer pour une visite des fameuses « Catedrales de Marbol », étranges formations minérales aux mille nuances de gris donnant directement sur le lac.

 

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D’un confort assez rustique, passons au luxe effréné… Notre chambre à Terra Luna Lodge n’est autre qu’un bateau ancré sur la plage qui, malgré les apparences, s’avère très confortable. Un chat est fourni pour monter la garde devant la porte…

Pas question de voguer sur les eaux calmes du lac, mais l’occasion de les survoler en hélicoptère en direction du glacier Nef, où nous atterrissons presque sur un iceberg, dans un isolement magique malgré la journée grisâtre. Le silence règne en maître.

 

 

Un autre glacier, le Leones nous attend le lendemain. Trois heures de marche pour arriver au lac.   L’occasion d’une rencontre bien agréable, avant de franchir, ballottés par les ondes, ce dernier obstacle.

 

 

Nous grignotons nos sandwiches assis sur un rocher, à quelques mètres du front du glacier. Que demander de plus ?

La région est vraiment splendide. La tortueuse et raide route 265 qui conduit à Chile Chico en est l’enième démonstration. Des coups d’œil toujours différents sur la cuvette du lac.

 

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Et puis, pour une fois, les vitesses réduites de notre 4×4 servent à quelque chose… Baker Domo Lodge, géré par un jeune couple de « retraités », est vraiment perdu dans une nature sauvage.

L’accueil est pour le moins original. Un jeune mouton se précipite sur nous, se frottant à nos jambes. Son ange gardien, un pur border collie, joue avec lui au lieu de faire son travail. Plus tard, un chat tentera par tous les moyens de rentrer dans notre chambre, allant jusqu’à élire domicile sur le toit en plastique de notre dôme…

 

 
                                                                                                           *cliquez sur les images
 
 
 

Un endroit charmant qui sera notre base ces prochains jours pour partir à la découverte du parc national de Patagonie, cet immense territoire que le couple Tompkins a récemment légué au Chili, après l’avoir ramené à son écosystème d’origine, en éliminant notamment le pâturage intensif.

 
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Des paysages superbes, dominés par la cordillère, des guanacos à profusion, tantôt indifférents à notre présence, tantôt inquiets et sur leur garde. Mais peut-être un puma traînait dans les parages…

Des flamants également, au loin, presque à l’horizon, une multitude de sentiers, trop longs pour nos jambes fatiguées.

Un bel endroit sûrement, mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir une sensation de déception. Le  magnifique lodge où nous aurions dû dormir et son restaurant sont fermés, faute de moyens de les faire fonctionner. Le parc est pratiquement désert en cette fin de semaine et ne semble pas intéresser grand monde. Le rêve d’un couple de milliardaires semble s’évanouir…

Il est temps de passer en Argentine.