L’ILE DE RUNDE

Un ciel gris, parfois bas de plafond, a accompagné nos premiers jours en Norvège. Les rayons du soleil ont rarement percé les nuages, pour mieux laisser place à la pluie.

Autant dire que la rencontre avec ce groupe d’Oies cendrées, alors que la silhouette du dernier pont  donnant accès à Runde se profile à l’horizon, n’est guère rassurante.

 

 

Un petit port, quelques maisons, une route asphaltée qui se termine au bout de quelques kilomètres.  Runde n’est pas seulement minuscule, mais aussi dépourvue d’infrastructures.

Le reste, ce n’est que nature. Là-haut, sur le promontoire se dessine un phare. Il faudra l’atteindre pour avoir accès aux falaises où nichent des milliers d’oiseaux.

Mais c’est une autre histoire. Pour l’instant régalons-nous d’une courte promenade en bord de mer. Une véritable réussite !

 

 

 

Comme les Islandais, les Norvégiens ne semblent pas connaître l’art des virages. Le chemin qui nous mène aux falaises s’engage rectiligne face à la pente. Quelques 200 mètres de dénivellation, mais nos jambes souffrent…

Quarante-cinq minutes plus tard, nous y sommes.

Une colonie de Fous de Bassan s’est installée sur une parois sur notre droite. Les oiseaux ne cessent d’aller de la falaise à la mer, un spectacle trop lointain mais fascinant.

 

 

Sur la gauche, des centaines de Macareux moine se livrent à leur chasse quotidienne. 

A droite ou à gauche ? Le temps de prendre une décision et un vent à écorner un bœuf se lève. C’est impressionnant. Il est tellement violent que nous chancelons. Nos gros téléobjectifs dansent la gigue. Dans ces conditions, il est trop dangereux de s’aventurer sur les sentiers défoncés en bord de falaise.

Réussir une bonne photo relève de l’exploit, même pour Sophie qui dispose d’un trépied. J’ai laissé le mien dans notre appartement. 

 

 

Il n’est que 15:00 heures. Nous ne verrons pas les Macareux revenir à terre en début de soirée. Impossible de résister à ce vent qui, selon les prévisions, doit encore se renforcer. Même les moutons cherchent un repaire.

 

 

Nous nous apprêtons donc à descendre.

 

 

Un oiseau à la silhouette différente apparaît dans le ciel. Nom d’une pipe…  Un Pygargue à queue blanche! Un ? Non, deux, puis trois.

L’adrénaline monte. Ils jouent avec le vent. S’éloignent et s’approchent à une vitesse telle qu’ils échappent à nos téléobjectifs. Quand nous parvenons à les cadrer, ils sont en contre-jour, bien évidemment !

 

 

La journée n’est pas finie. Le soleil se couche très tard par ici, même quand il n’est pas visible… Sophie et Christian se reposent de leurs efforts et préparent le dîner. Christine et moi repartons à l’aventure. En voiture cette fois-ci, direction le pont.

Des Fous de Bassan sont en chasse. Quelle aubaine !

Mais ce n’est pas facile. Le pont est à une sele voie. Impossible de s’arrêter à l’endroit propice. Pas question de descendre de voiture. La chaussée est trop étroite. Christine joue le reporter de guerre, s’assied sur le rebord de la portière, le buste à l’extérieur du véhicule. Moi, je conduis et surveille la circulation.

 

 

Quelle récompense ! Et ce n’est pas fini, car sur le chemin de retour vers un apéritif bien mérité, l’île de Runde nous offre un dernier cadeau.

Une famille de Tadornes. Souvenir d’adieu ou incitation à revenir ?

 

 

 

 

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